La loi Macron permet à Orange de les désinstaller.Le Bottin disparaît aussi.
Vestiges d’une époque où le téléphone portable n’existait pas, les cabines téléphoniques vont disparaître. Comme l’a révélé « Le Parisien », un dispositif inséré dans la loi Macron votée le 10 juillet exclut du service universel la gestion des fameuses cabines, et va permettre à Orange de les désinstaller. L’opérateur en compte e
ncore 41.300 en France. Il s’attellera à leur démontage progressivement en concertation avec les collectivités locales et commencera par celles situées dans des zones couvertes par la téléphonie mobile. Il s’attaquera ensuite aux infrastructures localisées dans des zones blanches, une fois ces dernières couvertes par la téléphonie mobile. En mai dernier, les quatre opérateurs avaient signé avec le gouvernement une charte les engageant à terminer d’ici à 2017 la couverture de la France. A ce jour, il reste entre 2.000 et 4.000 lieux d’habitation (communes, bourgs ou lieux-dits) totalement dépourvus de téléphonie mobile. Même si la charte et l’article de la loi Macron ne sont pas directement liés, la secrétaire d’Etat au Numérique Axelle Lemaire, qui avait évoqué la fin des cabines téléphoniques fin 2014, y avait posé comme condition une compensation par l’élargissement de la couverture mobile.
Outre les cabines sur la voie publique, Orange dispose également de 13.000 téléphones filaires situés dans des zones protégées (gares, aéroports etc.) et qui ne font pas partie du service universel. Eux aussi sont amenés à disparaître d’ici un an.
300.000 cabines en 1997
Depuis l’apparition du mobile, l’utilisation des cabines téléphoniques n’a cessé de chuter. Au faîte de leur gloire, en 1997, on en comptait 300.000 sur le territoire français. Entre 2010 et 2013, leur trafic a chuté de 95 %. Le taux d’utilisation est d’une minute par jour en moyenne seulement, et le trafic diminue de plus de 40 % par an. Les rares utilisateurs s’en servent pour passer encore des communications très courtes, composer des numéros gratuits, ou vers l’étranger. Mais la baisse des communications, du « roaming » et les offres alternatives rendent obsolète le recours à la cabine d’antan. D’autant qu’il n’est plus possible d’acheter les fameuses cartes à puce qui permettent de s’en servir. En 2015, la gestion des cabines aura coûté à Orange encore 8 millions d’euros, contre 14 millions l’an passé. C’est pourquoi l’opérateur militait de longue date pour mettre fin à ce service.
La fin des cabines ne fait pas l’unanimité. L’association Perdons pas le fil a révélé au « Parisien » défendre un amendement dans le cadre du projet de loi numérique d’Axelle Lemaire afin de les sanctuariser. Pour l’association, les cabines sont le seul réseau fiable en cas de coupure électrique, et permettent aux personnes hypersensibles aux ondes électromagnétiques de téléphoner.
En parallèle la loi Macron a également supprimé l’obligation à Solocal (l’ex-PagesJaunes) de distribuer les annuaires papier. Mais il n’était déjà plus tenu de le faire depuis fin 2014. Le groupe, une ancienne entité des PTT, maintient pour le moment le bon vieux Bottin, uniquement dans les lieux où il est encore rentable.