L’opérateur est accusé de pratiquer des « écarts de prix abusifs » pour sa clientèle professionnelle.
Décidément, depuis un an, SFR donne beaucoup de fil à retordre à l’Autorité de la concurrence. Déjà sous le coup de trois enquêtes de l’institution de la rue de l’Echelle à Paris, l’opérateur télécoms écope d’une amende de 10,7 millions d’euros pour « pratiques abusives » sur le marché entreprise.
En cause, la filiale réunionnaise de l’opérateur, SRR, accusée d’avoir pratiqué pour sa clientèle professionnelle des « écarts de prix abusifs » entre les appels passés vers d’autres clients du réseau SRR et ceux, tarifés plus chers, émis vers les réseaux de ses concurrents.
« A titre d’exemple, pour le « Forfait Flotte », qui a constitué entre 2000 et 2004 la seule proposition faite aux PME, les écarts de prix entre appels s’élevaient à 21,2 centimes d’euros sur l’ensemble de la période, alors que les coûts supportés ont été au maximum de 6,24 centimes », indique le gendarme de la concurrence. Or un écart de prix est condamnable lorsque la différence de prix est supérieure aux écarts de coûts.
Patrick Drahi, pas en cause
SFR et SRR avaient déjà été condamnés pour les mêmes raisons en juin 2014, mais pour leur clientèle de particuliers. A l’époque, l’opérateur avait dû payer 46 millions d’amende. Pour l’ensemble de ces pratiques abusives, ce n’est cependant pas Patrick Drahi et ses équipes qui sont en cause. Car les faits sont antérieurs au rachat de SFR par l’homme d’affaires franco-israélien en novembre 2014.
Ce dernier n’est cependant pas exempt de tout reproche puisque, depuis l’acquisition de l’opérateur télécom, l’autorité de la concurrence a lancé trois enquêtes. L’une concerne les modalités de cession du réseau mobile d’Outre-Mer Telecom , une autre la prise de contrôle de SFR et une troisième sur le respect des engagements du déploiement du très haut débit sur le territoire. Toutes devraient aboutir début 2016.