Le ministre de l’Intérieur annonce dans Libération ce jeudi sa volonté de modifier les conditions dans lesquelles les policiers peuvent ouvrir le feu.
C’est une revendication des policiers à laquelle le ministre de l’Intérieur entend accéder. Bernard Cazeneuve “souhaite” une “modification des conditions” dans lesquelles les policiers peuvent ouvrir le feu, au-delà des règles actuelles de la légitime défense. Une mesure qui pourrait entrer en vigueur “au premier semestre 2016″.
“Le contexte auquel les policiers peuvent avoir à faire face – on l’a vu lors des actes terroristes, ou récemment à l’île-Saint-Denis”, où un agent a été grièvement blessé début octobre par un braqueur évadé de prison – “est celui où des forcenés tuent en série”, déclare-t-il dans un entretien ce jeudi dans Libération. Actuellement les policiers peuvent seulement ouvrir le feu si leur vie ou celle d’autrui est menacée.
Riposte
“Est-ce que dans ces circonstances-là, et dans un cadre qui doit être précisé par un travail parlementaire associant tous les groupes, nous pourrions déterminer une modification des conditions d’engagement pour les policiers? Oui, je le souhaite”, ajoute le ministre. Il assure toutefois vouloir rester dans le “cadre constitutionnel, c’est-à-dire des principes intangibles que sont l’absolue nécessité de la riposte et sa proportionnalité”.
Lors du congrès du syndicat de police Alliance, Bernard Cazeneuve avait déjà annoncé il y a une semaine vouloir assouplir les possibilités d’ouvrir le feu dans des “cas très particuliers”. Nicolas Sarkozy a récemment proposé que gendarmes et policiers “bénéficient de la présomption de légitime défense”, dans le cadre des mesures avancées par son parti, Les Républicains, pour “renforcer la sécurité des Français”.