Pour Vincent Martinez, dont le licenciement a été confirmé lundi par la ministre du Travail, le gouvernement a saisi “l’opportunité de casser un délégué CGT”. -
Le délégué syndical s’est dit “très surpris” en apprenant que la ministre du Travail Myriam El Khomry avait validé, lundi 9 août, son licenciement. Accusé d’avoir pris part, en octobre dernier, à l’agression de Xavier Broseta, le DRH d’Air France, Vincent Martinez avait été licencié par la direction.
Protégé par son statut de syndicaliste, il avait aussitôt contesté la décision auprès de l’Inspection du travail qui avait refusé, en janvier, de valider son licenciement pour faute lourde. “Je suis surpris que (la ministre) aille à l’encontre de l’Inspection du travail”, a indiqué ce mardi Vincent Martinez au micro d’Europe 1.
En apprenant la nouvelle, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez est aussitôt monté au créneau. Il a jugé “proprement scandaleux” que la ministre du Travail ait validé ce licenciement. Il y voit une “attitude revancharde” du gouvernement après la bataille menée par le premier syndicat de France contre la loi Travail. Vincent Martinez a indiqué qu’il était “entièrement d’accord” avec cette analyse. “Je pense que je paye un petit peu le conflit entre mon syndicat et le gouvernement.” La ministre a, selon lui, “saisi l’opportunité de casser un délégué syndical” et “cherche à affaiblir” le syndicat.
“QUELQUE CHOSE DE MESQUIN”
La validation du licenciement par le gouvernement a également suscité la réaction de la sénatrice socialiste et candidate à la primaire du PS Marie-Noëlle Lienemann. La validation du licenciement de Vincent Martinez est, selon elle, une “grande maladresse et un mauvais signal pour le monde syndical, qui a déjà été pas bien traité du tout dans le débat sur la loi Travail où on parle à longueur de journée de dialogue social”. Elle a fustigé “des décisions à l’emporte-pièce”.
Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste et adhérent de la CGT, réputé pour ses coups de gueule, a, pour sa part, dénoncé “une veulerie, quelque chose de mesquin”. “La décision du gouvernement de valider le licenciement, en plein mois d’août, ne peut-être analysée que comme quelque chose de médiocre”, a-t-il martelé dans Challenges.
De son côté, Vincent Martinez, qui a toujours nié avoir arraché la chemise du DRH Xavier Broseta, a indiqué qu’il y avait de “fortes chances” qu’il dépose un recours devant le tribunal administratif. Son ultime chance de conserver son poste..