Chèque syndical: pour la CGPME, ce serait une “erreur”
La CGPME, organisation patronale, s’est opposée mardi à la création d’un chèque syndical, une piste avancée par le Premier ministre Manuel Valls, estimant que faire payer la cotisation syndicale par l’employeur “serait une erreur”.
“Les salariés doivent pouvoir choisir librement d’adhérer ou non à une organisation syndicale” et “le gouvernement n’a pas à leur tenir la main aux frais de l’entreprise”, a affirmé l’organisation patronale dans un communiqué.
La CGPME se dit “attachée à un dialogue social apaisé et constructif”, mais “vouloir à tout prix faire rentrer les syndicats dans les TPE/PME par le biais, hier, des Commissions paritaires régionales”, prévues dans la loi Rebsamen, “et demain, par le chèque syndical, consistant à faire payer par l’employeur la cotisation syndicale, serait une erreur”.
“Le versement de cotisations syndicales peut déjà permettre de bénéficier d’un crédit d’impôt sur le revenu”, rappelle l’organisation patronale.
L’idée ne fait pas non plus l’unanimité dans le camp syndical.
“Nous sortir le chèque syndical, comme modernité, il pourra repasser le Premier ministre”, a lancé Jean-Claude Mailly (FO) sur BFM Business mardi. “Ca fait 30 ans que ça existe et ça ne marche pas, ça donne même lieu à du trafic.”
A l’inverse, le leader de la CFDT, Laurent Berger, avait salué lundi cette idée, “une vieille revendication de la CFDT”, qui permet une “contribution des employeurs à l’adhésion syndicale”.
Dans son discours de clôture de la conférence sociale lundi, le Premier ministre avait plaidé pour “une meilleure reconnaissance du fait syndical dans l’entreprise, y compris des moyens qui lui sont donnés”. “On ne peut se plaindre du trop peu d’adhérents dans les syndicats et ne pas donner les moyens aux syndicats d’accomplir leur mission” et “je pense par exemple au chèque syndical”, avait-il dit.
De son côté, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a affirmé mardi que dans le cadre du projet de loi sur la réforme du droit du travail, qu’elle doit présenter début 2016, se pose aussi “la question de la formation, du temps laissé aux syndicats” et “le chèque syndical est une piste parmi d’autres”.
“La qualité des personnes qui vont mener la négociation est pour moi essentielle”, a insisté la ministre sur France Inter.