Share

Cotter: « Du plaisir depuis 8 ans »

[su_spoiler title= »Lire la suite »]

Vern Cotter, le manager néo-zélandais de Clermont, fait peu de cas de son sort personnel au moment de diriger ses derniers matches à la tête de l’ASM et, à l’image de son équipe, n’a en tête que le défi d’une périlleuse demi-finale de H Cup à jouer samedi, à Twickenham, face aux Saracens. Un rendez-vous dont Cotter désigne son adversaire comme le favori objectif.

Vern, vous l’affirmez sans détour : de votre point de vue, les Saracens sont les favoris de cette demi-finale à Twickenham. Pour quelles raisons ?

Forcément. Les Saracens jouent à Twickenham, ils sont premiers du championnat anglais (9 points d’avance sur Northampton, ndlr) ; et c’est aussi une équipe qui nourrit beaucoup de frustration dans cette compétition que ce soit à l’occasion du quart de finale perdu contre nous il y a deux ans (3-22) ou encore l’an dernier en demi-finale, déjà à Twickenham, face à Toulon (12-24). Une équipe qui a recruté en fonction de cette H Cup et qui s’est encore permis la semaine passée de laisser au repos quatorze titulaires face à Newcastle (une 8e victoire de rang toutes compétitions confondues, ndlr). C’est tout dire de l’ambition et de la préparation qu’ils ont sur ce match.

En quoi les Saracens n’ont-ils plus rien à voir avec l’équipe que Clermont   avait surclassée devant son public il y a deux ans au stade des quarts de finale ?

Je trouve qu’ils sont devenus plus fort devant, tout en étant dotés d’un état d’esprit porté sur le jeu avec plus de vitesse, notamment sur les ailes et plus de puissance en milieu de terrain. On fait face à une équipe intelligente et capable d’appliquer une grosse pression à son adversaire, surtout dans son camp en attendant une faute qu’elle sait transformer en points. Ce sera donc à nous d’être très fort sur le dégagement depuis notre camp, d’avoir un bon jeu au pied avec une bonne défense derrière. Il faut qu’on soit patient et ne pas s’exposer à cette tactique. Etre fort sur la conservation et la précision avec une grande qualité de passes également.

 

« Je ne pense pas à la suite, je suis dans l’instant présent »

Le « pragmatisme » prôné dès le début de cette semaine de préparation, c’est une réponse à cette tactique, mais aussi à l’échec de votre équipe la saison dernière en finale face à Toulon ?

Il faut être juste sur les grandes lignes de notre stratégie tout en étant capable de s’adapter aux situations de jeu qui se présentent. Ça veut dire que si on ne parvient pas à enchaîner les temps de jeu, il vaudra mieux jouer chez les autres et faire confiance à notre défense. Mais on possède des joueurs qui travaillent dur sur cette dimension de la maîtrise du match. Les 23 joueurs qui partent là-bas en sont pleinement conscients. On va essayer de faire en sorte de ne pas tomber dans le piège. Ça veut dire être disciplinés, forts en conquête, sur l’occupation et en défense pour saisir la moindre opportunité qu’ils nous laisseront.

La saison dernière, à pareille époque, Clermont développait un jeu brillant. Un an plus tard, votre équipe semble moins maîtriser son sujet. Avance-t-elle masquée ?

On sait qu’il y a neuf mois à négocier dans deux compétitions compliquées pour arriver à une situation de play-offs et de matches couperets, qui signifient qu’on reste en course pour une finale de Top 14 ou de H Cup. Maintenant, il faut être objectif, notre jeu est peut-être moins brillant, moins efficace, mais on est qualifiés dans ces deux compétitions. Et tout est désormais remis à zéro. C’est ce qu’on va produire durant les 80 prochaines minutes qui va compter. On ne vit pas dans le passé de ce que l’on a fourni la semaine passée (défaite au Racing 22-6), il y a un an ou deux ans. On n’a qu’une seule tâche en tête, les Saracens ce week-end, à Twickenham, où il faut qu’on se transcende. C’est un challenge qui nous excite, comme seul le sport sait en proposer.

Légitimement, vous attendez beaucoup sur un tel match de vos leaders de jeu, qui pour certains (Domingo, Parra ou encore Sivivatu récemment) ont traversé des périodes délicates…

Il y a de grands compétiteurs dans ce groupe et ces joueurs en font partie ; ils n’attendent que ça de jouer ce genre de matches face aux Saracens. Une saison n’est jamais linéaire, il y a des hauts et des bas à négocier, une période du Tournoi à digérer, des blessures, tant de choses… Mais aujourd’hui, je le répète, une seule chose compte : ce qu’on va produire en attaque et en défense face aux Saracens.

On imagine donc que votre sort personnel est secondaire, vous qui dirigez pourtant vos derniers matches à la tête de Clermont avant de rejoindre la sélection écossaise…

Comme tout le monde, je suis excité par ce niveau de compétition, la perspective de franchir ce cap des demi-finales pour accéder à une nouvelle finale. Je ne pense pas à la suite, je suis dans l’instant présent et ce n’est pas la peine de vivre dans le passé ou le futur. Je mets tout en œuvre pour obtenir un résultat positif ce week-end. Chaque chose en son temps. Je prends du plaisir depuis maintenant huit ans avec ce groupe et je suis content que l’on soit une fois de plus compétitif à ce stade de la saison. Le reste importe peu.

[/su_spoiler]

Leave a Comment