Etats-Unis: Donald Trump est de nouveau accusé de racisme, le milliardaire refusant de reconnaître que Barack Obama était bien né aux Etats-Unis.
Donald Trump était de nouveau accusé de racisme vendredi, dans une vieille affaire qu’il refuse de faire mourir: le milliardaire a encore refusé de reconnaître que Barack Obama était bien né aux Etats-Unis, et donc un président totalement légitime.
La relance de cette polémique intervient au moment où il remonte dans les sondages face à la démocrate Hillary Clinton, et où les républicains espéraient avoir chassé les vieux démons du magnat.
Il faut remonter au premier mandat de Barack Obama pour trouver les racines de cette théorie du complot que Donald Trump, alors simple homme d’affaires et vedette de télévision, a défendu avec l’intensité qui est sa marque de fabrique.
Des Américains, dans certains cercles de droite et d’extrême-droite sur internet, affirmaient alors que Barack Obama, né en 1961 à Hawaï d’une mère américaine et d’un père kényan, n’était pas né aux Etats-Unis ce qui, selon eux, ferait qu’il n’est pas un citoyen “naturel”, l’une des conditions d’éligibilité à la présidence des Etats-Unis, selon la Constitution.
L’accusation était interprétée comme raciste, comme une tentative pour délégitimer le premier président noir des Etats-Unis.
La rumeur prit tellement d’ampleur que M. Obama finit par publier son acte de naissance complet, lors d’une conférence de presse en 2011 –un geste extraordinaire que Donald Trump s’est félicité d’avoir forcé mais qui ne l’a jamais poussé à admettre lui-même que Barack Obama était bien né sur le territoire. Il a même suggéré que l’acte était falsifié.
Dans de multiples interviews, y compris cette année et l’an dernier, il a évité la question. “Qui sait?”, a-t-il dit en janvier. “J’ai ma propre théorie sur Obama”.
Sa directrice de campagne Kelyanne Conway a beau avoir mis les points sur les “i” la semaine dernière, le milliardaire n’avait apparemment pas l’intention de céder.
Il a réitéré mercredi soir lors d’une longue interview au Washington Post. “Je répondrai à cette question en temps voulu. Je ne veux pas encore y répondre”.
- “Embarras dans l’équipe Trump” -
L’équipe de campagne de Donald Trump a publié un communiqué dans la foulée, signé d’un porte-parole du candidat, Jason Miller, pour tenter d’éteindre l’incendie.
“Ayant réussi à obtenir du président Obama qu’il publie son acte de naissance, alors que d’autres avaient échoué, M. Trump croit désormais que le président Obama est né aux Etats-Unis”, a-t-il assuré.
Du pain bénit pour Hillary Clinton. A peine sortie de sa pneumonie et encore empêtrée dans une controverse sur sa caractérisation des supporteurs “pitoyables” de Donald Trump, la candidate démocrate a sauté sur l’occasion pour dénoncer le racisme du milliardaire.
“Barack Obama est né en Amérique, c’est aussi simple que cela. Donald Trump lui doit, ainsi qu’aux Américains, des excuses”, a tonné Hillary Clinton vendredi lors d’un discours devant une organisation de femmes noires à Washington, après avoir déjà dénoncé ses propos dès jeudi soir devant une organisation politique hispanique.
“Il n’y a pas de nouveau Donald Trump, il n’y en aura jamais”, a-t-elle ajouté. “Imaginez quelqu’un, dans le Bureau ovale, qui propage des théories du complot et refuse de céder malgré les faits”.
Plus de 90% des électeurs noirs prévoient de voter pour Hillary Clinton à l’élection présidentielle de novembre. Depuis des semaines, Donald Trump tente de remonter sa cote auprès de cet électorat, multipliant les déplacements auprès de cette communauté, notamment dans des églises noires.
“Il y a des racistes dans ce pays, qui n’ont jamais accepté le fait que nous avons un président noir”, a déclaré Bernie Sanders vendredi sur CNN. “Et c’est ce que Trump essayait de faire, délégitimer le président, ce n’est pas une question d’être en désaccord avec lui”.
Le magnat n’a pas encore déclaré de sa propre voix qu’il croyait à la naissance américaine de Barack Obama. Il est attendu en conférence de presse vendredi à son nouvel hôtel de Washington.
Peu avant, il a déclaré sur Fox Business: “Je ferai une déclaration importante à l’hôtel, regardez ma déclaration, nous devons garder un peu de suspense. Je pense que vous serez contents”.