Un militant SUD a “perdu l’usage de son oeil” lors de la manifestation parisienne de jeudi 15 septembre contre la loi travail.
Selon l’union syndicale Solidaires, qui déplore un “usage disproportionné” de la force, la blessure aurait “vraisemblablement” été causée par un éclat de “grenade lancée par les forces de l’ordre”.
L’homme de 46 ans, secrétaire médical à l’hôpital Albert-Chenevier de Créteil, “a vraisemblablement reçu au visage un morceau d’une grenade lancée par les forces de l’ordre”, détaille Solidaires dans un communiqué rendu public ce vendredi “Malheureusement, malgré les soins prodigués cette nuit à l’Hôpital Cochin”, il “a perdu l’usage de son œil”, poursuit l’union syndicale.
Sud a indiqué samedi 17 septembre que le militant blessé, qui a perdu en partie la vue, “va porter plainte contre les forces de l’ordre”. “Je vais moi-même porter plainte.
Je vais tout faire pour que justice soit faite”, a également déclaré ce militant, Laurent Theron, sur BFMTV. Le parquet de Paris a ouvert en fin d’après-midi une enquête en flagrance et a saisi l’IGPN (inspection générale de la police nationale) sera immédiatement diligentée. Les investigations de la “police des polices” auront pour tâche d’éclaircir les circonstances de la blessure, subie dans une situation décrite comme peu conflictuelle par de multiples témoignanges.
Selon le communiqué de Solidaires, “rien ne justifiait de faire usage de la force” à l’encontre du militant, qui “discutait comme beaucoup d’autres personnes autour de lui en fin de manifestation” place de la République. “Il n’y avait à proximité aucune action à l’encontre des forces de police. Pourtant, (elles) ont lancé une charge accompagnée de tirs massifs de grenades lacrymogènes, de grenades désencerclantes et de flash ball”, relate Solidaires, qui “dénonce avec force” leur “usage disproportionné”.
L’union syndicale exige que “les responsables de la mutilation (…
répondent de leurs actes” et demande à nouveau, avec d’autres syndicats, “l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l’Intérieur depuis le début de la mobilisation contre la loi travail”.
Selon une source judiciaire, sur quinze gardes à vue commencées jeudi à Paris, six étaient toujours en cours vendredi dont celle d’un mineur, quatre autres ont été levées, deux ont fait l’objet d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (plaider-coupable). Enfin, trois comparutions immédiates étaient prévues vendredi pour rébellion ou violences sur personne dépositaire de l’autorité publique..