Candidat à la primaire de droite, l’ancien Premier ministre estime qu’il sera “très difficile” pour Nicolas Sarkozy de se présenter à cette élection.
Alors que les candidats à la primaire à droite se multiplient, ils sont désormais 12, François Fillon passe à l’offensive. “Moi, je ne suis pas le candidat de la revanche, je ne suis pas celui du consensus. Je viens sérieusement casser la baraque pour la reconstruire autrement” lançait-il samedi dernier devant environ un millier de ses relais locaux.
Une semaine après, le député Les Républicains de Paris continue sur sa lancé. “Je crois à la droiture de mon projet et de ma démarche” assure-t-le candidat à la peine dans les sondages ce samedi 9 avril dans un entretien au Monde. Cette primaire, inédite à droite, “démarrera quand les électeurs connaîtront les programmes et surtout les candidats sur la ligne de départ. À ce moment-là, les compteurs seront remis à zéro. On verra d’ailleurs si Nicolas Sarkozy sera candidat”.
François Fillon estime en effet qu’il sera “très difficile” pour celui dont il a été le Premier ministre durant cinq de se présenter à cette élection. “Il a été président de la République et a perdu en 2012. Nicolas Sarkozy a toujours dit lui-même que les Français étaient régicides et, quand on a coupé la tête du roi, c’est dur de la remettre sur ses épaules…”
– Le Maire et Juppé étrillés –
Ses autres rivaux, Bruno Le Maire et Alain Juppé, qui le distance dans les sondages, ne sont pas épargnés. Alors que Bruno Le Maire clame incarner le renouveau, “un slogan, pas un projet” estime-t-il, il souligne que cet énarque a été directeur de cabinet de Dominique de Villepin et quatre ans ministre dans mes gouvernements. C’est donc un vieux routier de la politique”.
François Fillon appelle également le maire de Bordeaux à clarifier ses idées. “Plus le temps va passer, plus Alain Juppé va devoir dire ce qu’il pense de manière plus précise. Par exemple, sur la déchéance de nationalité, je n’ai pas compris quelle était sa position, alors que moi, j’étais contre dès le début. Son programme n’est pas aussi carré que le mien”.
Champion des sondages, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac est favorisé par le système juge François Fillon. “À un moment, compte tenu du contexte politique, Alain Juppé est apparu comme le seul capable de battre Nicolas Sarkozy”.
– Un combat pour l’honnêteté –
Face à ses concurrents, il estime porter “le projet le plus prévis et le plus cohérent, avec l’idée que le chômage est la cause majeure de notre décohésion nationale”. Il insiste sur son honnêteté, un combat pour lequel “il a des pris des coups” mais assure ne rien regretter “car je crois en la noblesse en politique”.
Celui qui assure que sa méthode “permettra d’introduire des changements économiques et sociaux radicaux dans un délai très court”, défend dans cet entretien une nouvelle l’intervention russe en Syrie. Dénonçant une diplomatie française “naïve et peu visionnaire”, il affirme qu’une coalition avec les Russes dès le départ pour lutter contre la montée du fondamentaliste islamiste était nécessaire. “Si M. Hollande m’avait écouté il y a trois ans quand je prônais déjà cette solution, nous n’en serions pas là.”
Concernant l’Union européenne, qui a connu un revers récemment avec le non des Pays-Bas à l’association avec l’Ukraine et l’éventualité prochaine d’un Brexit, François Fillon déplore le “rêve d’une Europe fédérale brisé, il faut reconstruire une architecture européenne réaliste et efficace”.