Jean-Yves Le Drian a affirmé vendredi sur BFMTV que la vente des navires Mistral à la Russie n’était toujours pas décidée. Le premier aurait dû être livré en octobre, mais la vente est toujours suspendue à la résolution de la crise en Ukraine.
“Vue la situation en Ukraine, le protocole de Minsk qui n’est pas respecté, le cessez-le feu qui n’est pas respecté, il n’est pas opportun de livrer du matériel militaire” a dit le ministre.
Pourtant la commande reste reportée et non pas annulée mais le ministre s’est montré ferme. “On pourrait ne jamais livrer. Il faudrait que les Russes se rendent compte de cette situation”.
Le gouvernement avait annoncé sa décision de reporter la livraison des Mistral au mois de novembre.
Paris “doit remplir toutes ses obligations” pour la livraison a réagi vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov à la presse.
“J’en ai marre de cette question. C’est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat”, a déclaré M. Lavrov, à propos de la livraison différée par la France de ce navire multifonctions.
Le président français François Hollande avait annoncé le 25 novembre le report “jusqu’à nouvel ordre” de la livraison du premier Mistral commandé par Moscou, considérant “que la situation actuelle dans l’est de l’Ukraine ne permet toujours pas” cette livraison.
Cette décision avait été accueillie à Moscou par des menaces d’imposer une amende à la France, selon les termes du contrat.
Le premier d’une série de deux Mistral, le Vladivostok, devait initialement être remis à Moscou mi-novembre, dans le cadre d’un contrat de 1,2 milliard d’euros signé en juin 2011 entre la Russie et le constructeur naval français DCNS, sous l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy.
Les Mistral sont des navires polyvalents, pouvant transporter des hélicoptères et des chars, ou accueillir un état-major embarqué.