Constat sévère du président de la République. En conseil des ministres, il a regretté la “qualité assez basse” d’une campagne dans laquelle les Français ne se “retrouvent pas”.
François Hollande, président de la République encore deux petits mois, a porté mercredi 8 mars un regard sévère sur le déroulement actuel de la campagne présidentielle. Celui qui a renoncé fin 2016 à se présenter à sa propre succession regrette aujourd’hui que le débat d’idées n’ait “pas vraiment commencé” à moins de 45 jours du premier tour.
Comme le rapporte Le Monde, il a confié mercredi 8 mars en conseil des ministres son désarroi quant à l’aspect “inédit” de cette campagne, marquée principalement pour l’instant par les affaires concernant François Fillon et Marine Le Pen ou les alliances d’appareil (Hamon-Jadot, Macron-Bayrou). “La qualité est assez basse”, a estimé le chef de l’État devant ses troupes. “Les Français ne s’y retrouvent pas pour l’instant (… Ils pensent qu’on ne s’occupe pas de leurs vraies préoccupations”, a-t-il enchaîné.
Un état de fait qui, selon François Hollande, profiterait largement au Front national . “Le message, c’est que le contexte dans lequel nous sommes est sous la menace de l’extrême droite et sous la menace explicite en particulier vis-à-vis du projet européen.”
L’actuel président de la République n’a pas encore accordé de soutien explicite à un candidat en vue du premier tour de la présidentielle en avril. S’il a reçu Benoit Hamon à l’Élysée fin-janvier, il a demandé en priorité à ses troupes mercredi de faire battre le FN. Un soutien déguisé à Emmanuel Macron, son ancien ministre de l’Économie qui talonne la chef de file du FN en tête des sondages ? “Ce n’est pas ce que ça veut dire”, a dû justifier le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll dans la foulée..