Une équipe de chirurgiens britanniques a réussi pour la première fois à implanter sur un malade le coeur d’un donneur qui s’était arrêté de battre à la suite d’un arrêt cardiaque. Un chirurgien lors d’une opération à cœur ouvert dans un hôpital français Augmenter le nombre de greffons disponibles de 25%. C’est la promesse d’une équipe de chirurgiens britanniques qui, après une équipe australienne il y a quelques mois, a réussi à transplanter le coeur d’un donneur qui était décédé à la suite d’un arrêt cardio-respiratoire.
Une prouesse, car le coeur étant un organe très fragile, il ne reste que très peu de temps viable après s’être arrêté. C’est d’ailleurs pourquoi aujourd’hui, les coeurs transplantés sont issus de personnes en état de mort cérébrale, mais dont le cœur ne s’est pas arrêté.
6 minutes pour relancer le cœur
Pour que la transplantation entre le donneur et le greffé réussisse, les chirurgiens britanniques ne disposaient que de très peu de temps. “Le décès est déclaré cinq minutes après l’arrêt des battements du coeur, explique au Figaro le Dr Large. À partir de là, le corps est transporté en salle d’opération, où il nous faut environ six minutes pour relancer le coeur”. Ce qui implique donc que le corps de la personne décédée soit retiré à ses proches seulement quelques minutes après sa mort.
Lors de sa première opération, celle d’un homme de 60 ans, l’équipe britannique a perfusé le coeur et l’a “relancé” directement dans le corps du donneur, avant de le retirer et de le maintenir battant dans un incubateur, jusqu’à la transplantation -les australiens ont choisi de prélever le coeur puis de le relancer directement dans l’incubateur.
25% de greffons en plus?
Ces opérations exceptionnelles ont donc démontré qu’il était possible de transplanter avec succès le coeur arrêté d’un donneur décédé d’un arrêt cardio-respiratoire en milieu hospitalier, et pas uniquement les coeurs de patients en état de mort cérébrale, mais dont le coeur bat encore. C’est ce qui permet à ces chirurgiens d’affirmer que cette technique pourrait augmenter le nombre de greffons disponibles de 25%.
Un chiffre cependant contesté par le professeur Olivier Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe d’organes et de tissus à l’Agence de la biomédecine. Sur le site du Figaro, il reconnaît l’intérêt de cette première chirurgicale, il en limite la portée: “Sur un organe aussi sensible et vital que le coeur, nous restons prudents.”
Chaque année en France, 400 personnes bénéficient d’une transplantation cardiaque.