Heures supplémentaires, cadences infernales, manque de repos, la police française est sur les genoux. C’est le syndicat Alliance qui tire la sonnette. Selon un article publié ce mercredi sur le site de France Info, des plaintes pourraient bientôt être déposées contre l’Etat. Les policiers sont exténués, notamment depuis les attentats de janvier et le renforcement du plan Vigipirate. Le Service de la protection, chargé de la sécurité des personnalités, est tout particulièrement touché par cette grosse fatigue. Les personnes à protéger étant de plus en plus nombreuses, le personnel accumule les heures supplémentaires. 1,3 millions selon la radio ! 1,3 millions d’heures supplémentaires qui n’ont toujours pas été payées ! “Il faudrait prendre en compte ce qu’ils ressentent. Ça éviterait peut-être justement que des fonctionnaires aillent saisir, par l’intermédiaire d’un avocat, la Justice pour exprimer le mal-être qu’ils vivent dans ce service qui a toujours été considéré comme un service d’élite et où on n’a jamais connu, jusqu’à présent, un tel malaise. Ce sont des milliers et des milliers d’heures par fonctionnaire qui se sont accumulées, avec des cadences souvent infernales, des récupérations souvent impossibles. Tout ça jusqu’à épuisement du fonctionnaire”, plaide Jean-claude Delage, secrétaire général du syndicat, cité par France Info.
Plus le temps pour la police de proximité
La situation est également extrêmement tendue sur le terrain de la sécurité publique. Les policiers sont sur le pont depuis le renforcement du plan Vigipirate à son niveau le plus haut, sans interruption, depuis janvier. Sans effectif supplémentaire, les hommes sont épuisés et ils ne sont pas assez nombreux pour assurer les missions ordinaires de la police de proximité. France Info a ainsi recueilli les regrets d’Erwan Guermeur, policier à Bobigny : “Par exemple sur le premier district, donc ça va être Bobigny, Drancy, Pantin, Les Lilas, Bagnolet, Bondy. Sur l’ensemble de ces communes-là, on mutualise un véhicule pour faire l’ensemble des missions de police secours parce qu’on a mobilisé l’ensemble des autres véhicules pour assurer des gardes statiques sur des lieux confessionnels ou des domiciles de personnes qui peuvent être exposées. Et du coup, les autres interventions sont assurées quand on peut”.
Ce n’est pas la première fois que le syndicat Alliance met en garde contre le manque d’effectifs alors que les policiers sont de plus en plus mobilisés. Dans un communiqué publié en avril dernier, le syndicat avait exigé “la mise en place d’un véritable plan Marshall de la sécurité qui prenne en compte, à la fois la menace terroriste grandissante mais aussi les traditionnelles et indispensables missions de police”. Une doléance de plus en plus urgente pour des policiers au bort de la rupture.