PS: Hollande exhorte “la gauche de gouvernement” à ne “pas baisser les yeux” dans un entretien à la revue Le Débat.
François Hollande exhorte “la gauche de gouvernement”, dont le “destin” est “toujours d’être accusée de trahison”, à ne “pas baisser les yeux”, face à “une autre gauche qui s’est écartée de la gouvernance du monde”, dans un entretien à la revue Le Débat.
“La gauche de gouvernement devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison. Il n’y a pas d’exemple d’une gauche au pouvoir qui n’ait été sous la pression des procureurs de l’alternative”, déclare le président, en citant les exemples de Léon Blum et François Mitterrand.
“Face à cette perpétuelle suspicion, la gauche de gouvernement ne doit pas baisser les yeux et être davantage fière de ce qu’elle fait”, prône le possible candidat à sa réélection en 2017, en soulignant que “la gauche est toujours belle dans l’opposition”, notamment “parce qu’elle mythifie ses réformes passées, en oubliant combien il était dur de convaincre de leur bien-fondé quand elle était aux responsabilités”.
François Hollande défend une nouvelle fois la loi travail, cible jeudi d’une dernière journée de grèves et manifestations. “Donner toute leur place aux partenaires sociaux c’est l’objet de la loi travail si décriée par ceux qui craignent la négociation collective au niveau le plus pertinent”, selon le chef de l’Etat, qui plaide que “tout au long du quinquennat”, il a “cherché à mettre en dialogue un patronat moderne et un syndicalisme réformiste”.
Mais “c’est difficile”, “il y a des résistances” et “à droite comme à gauche il y en a qui pensent encore que tout doit passer par l’État et la loi”.
François Hollande critique l’attitude de l'”autre gauche”, des “insoumis”, dont “le but est l’empêchement”. “L’objectif est d’entraver l’État, par tout moyen, selon la théorie du grain de sable. Non plus de contester ses réformes, mais de paralyser l’État. Et de le défier, jusque sur le terrain du maintien de l’ordre”, estime-t-il.
“Ce qui est nouveau, c’est le renoncement. Puisque le monde est devenu global, puisque les frontières entre droite et gauche s’effacent, alors changeons de terrain et recourons à l’obstruction”, une “tentation” qui “peut se retrouver sur le terrain syndical”, pointe le président.
Pour sa part, celui qui se définit comme “socialiste” ou “social-démocrate” continue “de penser que le clivage gauche-droite reste fondateur de la démocratie”.
Revenant sur le discours du Bourget, durant la campagne de 2012, “qui dénonçait la finance, celle qui étreignait les États avec la crise des subprimes”, François Hollande réplique à certains à gauche lui reprochant de l’avoir trahi: il “a été emblématique parce qu’une campagne se résume à une formule et quelques mots”, mais “je ne les renie pas”.