L’ancien président a déploré le “choc fiscal” vécu par les ménages pendant le quinquennat de François Hollande.
Baisser les impôts de “20 à 30 milliards d’euros”, notamment pour les ménages aisés. C’est le programme fiscal de Nicolas Sarkozy, qui a estimé mercredi 2 décembre qu’il n’y “avait pas d’alternative”.
A la question posée par Europe 1: “Baisseriez-vous les impôts pour les 20% des ménages les plus aisés?”, l’ancien président de la République répond sans détour “Oui”. “Le choix d’un contre-choc fiscal, je veux dire de baisse des impôts, il n’y a pas d’alternative” et celui-ci doit être “au minimum entre 20 et 30 milliards d’euros”, a évalué M. Sarkozy. “Depuis bientôt quatre ans la France a subi un choc fiscal sans précédent qui désespère les ménages, pas simplement les plus aisés, les ménages tout court y compris les retraités modestes et qui met nos entreprises en situation de danger absolu”, a estimé le chef de l’opposition de droite.
Par contre, M. Sarkozy a considéré qu’il était faux de “dire que la moitié des foyers français ne paie pas l’impôt” rappelant la sujétion des ménages à la CSG (Contribution sociale généralisée) et aux impôts locaux.
Il a ensuite jugé important d’agir sur “trois domaines: un, le poids des charges sur les emplois existants (…
Deuxièmement l’IRPP parce que les classes moyennes sont absolument centrales pour l’économie d’un pays (…
troisième problème: la fiscalité sur le patrimoine, sur l’épargne”.
Par ailleurs, se prononçant “pour l’universalité des allocations familiales”, le prédécesseur de François Hollande a rappelé être “choqué” dans “la véritable démolition de politique familiale engagée” par la réduction “des parts par enfant” et “surtout” par “la possibilité de déduction sur les emplois familiaux”.
Il s’est également dit favorable à la dégressivité des allocations chômage “parce tout doit être fait pour encourager ceux qui n’ont pas d’emploi à reprendre un emploi”. “Une certaine dégressivité à partir d’un an est absolument incontournable”, a-t-il martelé.
Nicolas Sarkozy s’est également prononcé pour la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), servant à soigner les étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, dont le coût est évalué entre 700 millions d’euros et un milliards. “Il est parfaitement normal que sur le territoire de la République française on ne laisse pas mourir quelqu’un sur le trottoir”, “on n’est pas aux Etats-Unis où l’on vous demande votre carte bleue avant de vous opérer”, mais le “système créé génère une fraude qui est intolérable”, a-t-il dénoncé.
Sur le plan sécuritaire, Nicolas Sarkozy a critiqué l’exécutif et les bombardements frnaçais en Syrie. “Lorsqu’on a pris la décision d’aller en Syrie, on n’a pas mesuré les conséquences sur la sécurité intérieure”. “On a sous-estimé la menace qui suivait notre intervention”, qui était “mal calibrée”, a déclaré l’ancien chef de l’Etat.
“J’ai approuvé le principe de l’intervention en Syrie parce que nous ne pouvons pas laisser la Syrie dériver, parce que la Méditerranée, c’est notre banlieue. Mais le fait de lâcher des bombes en Syrie a conduit à une élévation du risque sur le territoire national dont il fallait prendre compte et tenir compte”, a poursuivi M. Sarkozy.
Interrogé sur son propre bilan en matière de sécurité et de renseignement, M. Sarkozy a souligné qu’entre “2002 et 2011″, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur puis président de la République, il n’y avait eu “aucun attentat en France”, jusqu’aux tueries perpétrées par Mohammed Merah en mars 2012. “J’ai peut-être commis des erreurs, mais en tout cas pas celle-ci”.