Routes inondées et bloquées: le Gard a été placé vendredi en fin de matinée en alerte rouge alors que l’Ardèche, la Drôme, l’Hérault plus épargnés depuis jeudi soir restaient en vigilance orange jusqu’à samedi.
Le Gard passe en vigilance rouge pluie-inondation et orage : la zone de fortes précipitations orageuses actuellement centrée sur le Gard perdure avec une activité variable et par moment toujours intense”, écrit Météo France dans son dernier bulletin, précisant que l’alerte est valable jusqu’à 06H00 samedi.
Ce département est également placé en vigilance orange Crue-inondation.
Les inondations qui ont touchés plusieurs routes autour de Nîmes ont entraîné l’annulation du match amical entre Nîmes (L2) et l’Olympique Marseille (L1), une rencontre dont les recettes devait en partie être reversées au profit des sinistrés des intempéries.
Dans la nuit, la route RN106 qui relie la préfecture gardoise à Mende en longeant le Gardon, a été fermée en raison d’inondations à La Calmette. Le trafic SNCF entre Alès et Nîmes est interrompu, a indiqué la préfecture.
A Caveirac, à 10 km de la préfecture gardoise, la pluie a recouvert la route de plusieurs centimètres d’eau, jusqu’au niveau du genou, rendant la chaussée difficilement praticable, a constaté une journaliste de l’AFP.
Quelques maisons ont également été touchées dans ce village. Comme celle de Guy et Lucile Bouzanquet, 87 et 84 ans, inondée pour la quatrième fois en quelques semaines.
“Nous avons de l’eau jusqu’aux plinthes pour l’instant. Mais on a déjà fait nettoyer quatre fois notre mas”, se désole le couple, en robe de chambre et les pieds dans l’eau.
Dans certains villages, c’était la confusion. A Clarensac, au bord du Rhony, une impasse a été bloquée mais pas les autres routes pourtant toutes submergées. Et plusieurs voitures qui s’étaient engagées se sont fait surprendre.
Vers 9h00, une quarantaine de personnes avaient été secourues, essentiellement des automobilistes à l’intérieur de voitures prises dans les eaux.
En Ardèche, les précipitations ont été fortes avec des cumuls de l’ordre de 60 à 120 mm. Le réseau routier a été légèrement affecté avec par exemple un effondrement sur la RD 578 – la circulation a été rétablie en alternance – ou quelques coulées de boue.
“On est en crue, mais ça ne sort pas du lit. Ça monte très vite, car c’est des reliefs très pentus. Ça redescend aussi vite que ça monte.”, constate philosophe le maire de La Souche, Thomas Baladeuse, un des villages les plus touchés du département.
Dans la Drôme une centaine de clients EDF ont eu l’électricité coupé. En outre, pour cause de terrain impraticable, le match amical entre Evian-Thonon-Gaillard (L1) et Arles-Avignon (L2) prévu vendredi à Valence (Drôme) a été annulé.
-‘On en fait peut-être trop’ –
Dans l’Hérault, la dépression arrivée par l’ouest du département a frôlé Montpellier mais s’est rapidement évacuée. Les secours attendent comme en Ardèche une nouvelle dépression.
Les communes particulièrement touchées près de Montpellier lors des précédents épisodes se sont préparées, avec un certain fatalisme et beaucoup de solidarité.
“On a fait vérifier les fossés”, a expliqué à l’AFP Jean-Pierre Rico, maire UDI de Pérols, dont la ville avait déjà été inondée. “On a mis en place sur cinq points des prises de mesure de la hauteur des étangs”, a-t-il énuméré.
A Grabels, le maire a fermé les écoles et ouvert des garderies pour une cinquantaine d’enfants qui “seront confinés s’il y a un événement”.
En cas de problème, il a prévu d’alerter la population. “Je vais utiliser notre système de télé alarme. Il prévient 2 à 3.000 personnes”, a expliqué René Revol, l’élu Front de gauche.
Quant à Juvignac, où les inondations ont touché le même quartier à deux reprises, le maire Jean-Luc Savy (SE) a choisi d’aller voir directement tous les habitants “pour les informer” afin qu’ils “se mettent à l’abri”.
“La mairie sera ouverte. Et pour ceux qui ne voudront pas rester, un numéro d’urgence sera ouvert et un hébergement sera possible”, a-t-il indiqué, reconnaissant, qu’il “en fait peut-être trop” mais qu’il ne veut “pas prendre de risques” et qu’à “titre préventif”, il a “fermé toutes les routes qui avaient été inondées”.
Plusieurs épisodes orageux ont déjà frappé le sud de la France depuis le début de l’automne, faisant six morts dont quatre dans un camping de Lamalou-les-Bains (Hérault), dans la nuit du 17 au 18 septembre.
Fin septembre, Montpellier et plusieurs dizaines de communes avoisinantes avaient subi une inondation majeure, entraînant la prise en charge de 4.000 “naufragés”.
Cette semaine, encore, des trombes d’eau sont tombées sur l’Hérault dans la nuit de lundi à mardi, occasionnant des dégâts importants.