En raison de sa participation à la coalition contre l’Etat islamique en Irak, la France s’est mise “beaucoup plus en danger”, estime ce lundi l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé ce lundi 29 septembre 2014 que la France était désormais “beaucoup plus en danger” du fait de sa participation aux frappes en Irak qui selon lui “alimentent le terrorisme” en visant un Etat islamique “enfanté” par l’Occident.
La participation française à la coalition “nous met beaucoup plus en danger, c’est une évidence. Elle risque de cristalliser les terroristes à travers le monde”, a-t-il estimé au micro de RTL.
“N’oublions pas que l’Etat islamique, nous l’avons enfanté, c’est le résultat de la guerre de 2003, c’est le résultat des erreurs commises en Irak notamment en soutenant le régime confessionnel d’Al Maliki, pro-chiite, et en laissant tomber les rebelles syriens”, a affirmé l’ancien Premier ministre.
“Nous savons par l’expérience que l’intervention militaire, ces frappes militaires, ne peuvent pas donner le résultat que nous espérons, l’éradication d’un groupe terroriste. Toute l’expérience depuis une décennie, je dirais même depuis 50, 60 ans, c’est qu’au contraire, cela alimente le terrorisme”, a-t-il estimé.
“Cela à la fois légitime les terroristes, (…
cela radicalise tant en Occident un certain nombre de minorités que sur place un certain nombre de populations et puis cela propage les terroristes”, a argumenté de Villepin, selon qui il y avait “un ou deux foyers terroristes dans les années 2000″ et “il y en a une quinzaine aujourd’hui”.
“Le choix n’est pas entre frapper militairement ou ne rien faire” mais “il faut une stratégie politique” qui passe notamment par “séparer les terroristes de leurs soutiens sunnites”. Et “s’il doit y avoir un traitement militaire, il doit être local”. “Il y a près de 600 avions de chasse dans la main des pays du Golfe”, a-t-il également indiqué.