Après qu’une quarantaine d’officiers ont dénoncé les abus commis en son sein contre les Palestiniens, quelque 200 vétérans de cette “unité 8200″ ont signé un lettre pour invalider cet affront .
Quelque 200 vétérans de la plus prestigieuse unité de renseignement israélien ont volé ce dimanche 14 septembre 2014 au secours de “l’unité 8200″, après qu’une quarantaine d’officiers ont dénoncé les abus commis contre les Palestiniens en son sein.
“Leur tentative de salir notre unité nous inspire dégoût et consternation (…
, nous qui servons dans cette unité depuis des années nous ne pouvons accepter ces accusations sur le manque d’éthique de l’unité 8200″, ont indiqué ces soldats et officiers de réserve dans un lettre adressée au Premier ministre et au chef d’état-major.
Dans l’une des plus importantes expressions d’objection de conscience depuis des années en Israël, 43 réservistes du renseignement militaire avaient publié vendredi une lettre dans laquelle ils déclaraient refuser “de prendre part à des actions contre les Palestiniens et de continuer à être instrumentalisés pour renforcer le contrôle militaire sur les Palestiniens dans les Territoires occupés”.
L’unité 8200 est spécialisée dans la cyberdéfense, chargée des écoutes, et est souvent comparée à la NSA américaine. Dans la lettre des frondeurs, il était question de mise sous surveillance de millions de Palestiniens sans distinction, jusque dans leur vie privée.
Ces 43 “refuzniks” s’en prenaient aussi plus largement à la règle militaire sous laquelle des millions de Palestiniens vivent depuis l’occupation israélienne de la Cisjordanie à l’issue de la guerre de 1967, ainsi qu’à la colonisation.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a jugé “condamnable” toute forme de refus d’accomplir le service militaire, qualifiant de “politique” la démarche des “refuzniks” qui selon lui se base sur des “accusations infondées”. “Cela est inacceptable”, a-t-il affirmé au cours d’une conférence à Tel-Aviv sur la cybersécurité.
Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon, a pour sa part accusé ces “refuzniks” “d’encourager gratuitement la campagne de délégitimation contre l’État d’Israël et ses soldats”. Même la gauche israélienne a semblé peu convaincue par la démarche de ces objecteurs de conscience.
Le journaliste du quotidien de gauche Haaretz, Barak Ravid, également un ancien de l’unité 8200, a, lui, déploré qu’aucun des signataires n’ait eu le courage “d’être le ‘Edward Snowden israélien’ et de dire à visage découvert : voilà ce qui s’est passé tel jour, à telle heure, à tel endroit”.