L’Unapl, qui défend les professions libérales, appelle à manifester à Paris le 22 janvier.
A partir d’aujourd’hui débute le mouvement de grève organisé par les mandataires et administrateurs judiciaires qui devrait durer une semaine. Le 10 décembre, ce sera l’ensemble des professions juridiques qui appellent à manifester. Et le 22 janvier, c’est au tour de l’Unapl, qui défend les professions libérales, d’organiser une mobilisation nationale avec défilé de rue à Paris. L’objet de cette série de mobilisations est toujours le même : il s’agit du projet la loi Macron. Actuellement au Conseil d’Etat, le projet de loi doit être présenté le 10 décembre en conseil des ministres. Après avoir suscité beaucoup d’inquiétudes avant que son contenu ne soit connu, le texte continue à irriter fortement les professionnels concernés qui y voient une menace pour leur activité.
Pour les mandataires et administrateurs judiciaires, dont la mission principale est d’accompagner les sociétés en difficulté, c’est leur fusion programmée avec les huissiers et les commissaires-priseurs judiciaires qui ne passe pas. « Nous n’exerçons pas le même métier. Nous n’avons pas le même statut, les mêmes compétences », souligne Xavier Huertas, président du Conseil national des AJMJ. C’est surtout une menace sur leur niveau d’activité qui préoccupe les administrateurs et mandataires judiciaires dont le nombre est d’à peine 110 aujourd’hui en France.
Plusieurs fronts de mécontentement
Chaque profession juridique a ses griefs : les avocats ne veulent pas aménager la postulation territoriale, les notaires redoutent le principe de la libre installation, de même que les greffiers de tribunaux de commerce. Devant une telle cristallisation des mécontentements, l’Unapl ne pouvait pas rester inerte.
La mobilisation du 22 janvier se fera sur le modèle de celle du 30 septembre où nombre de professionnels (pharmaciens, médecins, notaires, avocats…
avaient fermé leurs cabinets et leurs offices pour défiler dans la rue. « Ce texte est dévastateur, ce sera un désastre économique pour nos métiers. On fait des professions libérales des boucs émissaires dans une logique purement politicienne. C’est une attaque en règle de l’exercice libéral », estime Michel Chassang, président de l’Unapl.
La principale revendication de l’association est de sortir les mesures qui touchent les professions juridiques du texte Macron où elles n’ont rien à faire, juge-t-elle. Les professions de santé, qui devaient initialement être incluses dans ce même projet de loi, ont été finalement récupérées par Marisol Touraine dans le cadre de son projet de loi santé. Pour autant, le mécontentement est tout aussi palpable parmi ces professionnels si l’on en juge par la succession des grèves prévues : celle des médecins libéraux entre Noël et le jour de l’an, puis celle des cliniques la semaine du 5 janvier. Le gouvernement doit ainsi faire face à plusieurs fronts ouverts. Sans compter celui des parlementaires de la majorité qui, sur une toute autre partie du projet de loi Macron, celle du travail le dimanche, commencent sérieusement à s’agiter.