Nicolas Sarkozy dénonce mercredi “une ambiance de fin de règne” au sein de l’exécutif et prédit à propos du projet de réforme du code du travail que “dans le meilleur des cas, la montagne accouchera d’une souris”.
“Le PS est profondément divisé, François Hollande assiste passif au désaccord au sein de sa majorité. Dans le meilleur des cas, la montagne accouchera d’une souris car l’habituel exercice de synthèse de François Hollande l’aura emporté sur le courage. Dans le pire des cas, cela aboutira à un recul général”, estime le président du parti Les Républicains dans un entretien au quotidien Le Monde.
“La réalité est qu’il y a une ambiance de fin de règne car M. Hollande a divisé sa propre majorité. Il paye les mensonges de sa campagne de 2012. Tous les gens qui s’apprêtent à descendre dans la rue sont ses électeurs déçus”, estime l’ancien chef de l’Etat.
“Ce qui lui arrive doit nous servir de leçon. De notre côté, il faudra tout dire avant pour tout faire après”, ajoute-t-il, dans la perspective de 2017.
Lors d’une convention des Républicains mercredi consacrée à la fonction publique, M. Sarkozy a ajouté en conclusion de son discours: “Ca fait un peu de peine de voir que quand on parle de la modernisation du code du travail, qui serait ô combien nécessaire, on va agiter des lycéens qui ne sont pas forcément les mieux placés pour savoir ce qu’il faut faire en matière d’emploi, de gestion d’entreprises, ou d’évolution du code du travail.”
“Il faut respecter les lycéens qui sont mieux qu’une marge de manoeuvre utilisée par des conservateurs qui plongent le pays dans une crise dont il ne se redressera pas”, a poursuivi l’ancien locataire de l’Elysée.
Et M. Sarkozy de vanter son rôle en tant que président de la République: “Quand j’ai connu des affrontements au moment de l’autonomie des universités, j’avais dit aux étudiants +vous pouvez manifester, je ne céderai pas, l’autonomie des universités, c’est la garantie de votre avenir+”.
Pourquoi n’a-t-il pas réformé le code du travail quand il était au pouvoir? “La rupture conventionnelle a été une réforme majeure”, a répondu au Monde l’ancien président, faisant valoir également “un nombre considérable de réformes”. “Mais je ne prétendrai jamais avoir tout fait. Si je l’avais pensé, je n’aurais pas été candidat à ma propre succession” en 2012.
Nicolas Sarkozy ne se prononce pas sur le vote des parlementaires Républicains sur le projet de loi El Khomri, faute de connaître “sa version finale”.