“Calaisiens en colère”, un collectif qui programmait dimanche une manifestation hostile aux migrants, s’est vu interdire par la maire de la ville un quelconque rassemblement.
Natacha Bouchart, sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, a annoncé samedi avoir pris un arrêté d’interdiction d’une manifestation organisée dimanche par “Calaisiens en colère”. Le collectif dénonce l’insécurité dans la ville et l’attribue à l’afflux de plus de 3500 migrants, candidats pour la plupart à l’exil au Royaume-Uni.
La manifestation devait avoir lieu dimanche à 14H00 sur la plage de la ville. L’arrêté municipal a quant à lui été pris dans la semaine, selon une porte-parole de Mme Bouchart. “Si je comprends parfaitement que nous soyons tous excédés, ce n’est pas la violence physique ou verbale qui est la solution”, a-t-elle ajouté.
“Mais du fait de la venue de Marine Le Pen hier (vendredi), l’origine même de l’arrêté a été mal comprise”, a indiqué la porte-parole, qui a rappelé que “des arrêtés similaires ont déjà été pris dans les dernières semaines, que les manifestations soient du côté des migrants ou de l’autre”.
Le 11 septembre, Mme Bouchart avait lancé un “appel au calme” face à une situation “incontrôlable”. Elle avait dénoncé tant les manifestations à répétition des migrants devant l’hôtel de ville que celle des “Calaisiens en colère” prévue le surlendemain, qu’elle n’avait pas interdite mais qui avait fini par être annulée par ses organisateurs en raison de menaces reçues.
La veille, Marine Le Pen, que les sondages donnent vainqueur aux élections de décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avait tenu une conférence de presse puis un meeting dans un bowling de Calais, évoquant une “ville martyre”, “assiégée”. “Je n’accepte pas de voir la République battre en retraite à Calais, de voir des Français devenir des étrangers chez eux”, avait notamment dit la candidate.
“Le Front National, à l’image de Marine Le Pen hier soir, instrumentalise Calais à des fins électoralistes”, a écrit samedi la maire LR dans son communiqué.