Pour la deuxième fois en six mois, Manuel Valls va demander la confiance de l’Assemblée nationale mardi. “Je reste très déterminé, serein et en même temps conscient de la gravité du moment. Je redonnerai du sens”, assure-t-il au JDD, ce dimanche. Le Premier ministre se veut serein. “Je rappellerai ce qui nous différencie de la politique de la droite. Nous faisons 50 milliards d’économies sur trois ans, eux veulent faire 80, 100 ou 150 milliards d’économies. Je prononcerai un discours sur le sens, la perspective, l’agenda et les valeurs du moment que nous traversons”, explique-t-il.
Pourtant, malgré son appel il y a quelques jours à la responsabilité des députés, quelques voix dissonantes se sont élevées, samedi. Martine Aubry s’est déclarée “pour l’indépendance de chacun”. “Nous avons tous une conscience, nous avons tous des convictions, il faut que chacun vote en fonction de ce qu’il croit utile pour la réussite de notre pays, pour la réussite du président”, a déclaré la maire de Lille. De leur côté, les députés frondeurs se sont réunis autour de Pierre Laurent à la Fête de l’Huma pour “parler”, selon Jérôme Guedj, président PS du conseil général de l’Essonne.
Alors, le chef du gouvernement durcit le ton. “Je refuse les anathèmes. Je suis toujours ouvert au débat. Mais où sont nos différences ?”, s’interroge-t-il. “C’est parce que nous intervenons en Irak, parce qu’on ne peut pas mettre en œuvre l’encadrement des loyers partout, parce qu’on n’est pas d’accord sur un ou deux milliards que certains mettent en cause notre politique ?”, poursuit Manuel Valls avant de mettre en garde : “Je demande à la gauche d’être forte”. Même s’il assure que “la question n’est pas de savoir si ça passe mais de passer avec de la force”, le Premier ministre concède qu’il peut “toujours y avoir un accident”. “Il ne faut pas jouer avec ça”, prévient-il.