Un conseil : évitez d’être malade entre la 24 et le 31 décembre. Alors qu’un appel à la grève a déjà été lancé par les médecins généralistes, les spécialistes (cardiologue, pédiatre, Orl,.
ont décidé, ce mercredi, de se joindre à ce mouvement pour dénoncer le projet de loi santé qui devrait être débattu début 2015 à l’Assemblée nationale. «La coupe est pleine tant pour les généralistes que pour les spécialistes, parce qu’ils ne se retrouvent pas dans ce projet de loi que va organiser bureaucratiquement la médecine de ville», a lancé Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicaux médicaux français sur Europe 1. Selon lui, les médecins ne sont pas d’accord avec le tiers payant obligatoire. «C’est un mécanisme coûteux qui va leur prendre du temps, ajoute-t-il. Plus globalement, les médecins assistent à un démembrement de leur métier, on vient de le voir récemment, avec la vaccination confiée aux pharmaciens. Nous donnons deux mois au gouvernement pour ouvrir des négociations pour revoir l’ensemble du dispositif. Ce n’est pas une grève vacances, c’est une grève qui donne le temps au gouvernement de s’engager dans un vrai dialogue avec les médecins.» Si 75% des cabinets médicaux devraient être fermés pendant cette période, la loi oblige la mise en place d’un système de garde pour les urgences.
Les grandes lignes du projet de loi Prévention – Possibilité pour les parents de choisir un médecin traitant, généraliste ou pédiatre, pour un enfant de moins de 16 ans. – Instauration d’un parcours éducatif en santé de la maternelle au lycée. – Outil permettant d’informer sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires industriels. – Dispositions sur la réduction du tabagisme, dont l’instauration d’un paquet neutre et l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics. – Mesures pour prévenir l’alcoolisme chez les jeunes. – Accès à la contraception d’urgence garanti pour les jeunes femmes mineures sans condition auprès de l’infirmière scolaire. – Cadre pour l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque, dites “salles de shoot”. Accés aux soins – Généralisation du tiers payant d’ici 2017 et dès 2015 pour les bénéficiaires de l’ACS (aide à la complémentaire santé). L’assurance maladie sera l’interlocuteur unique des médecins pour la première étape. – Numéro d’appel unique national, en parallèle du 15, pour contacter un médecin de garde le soir et le week-end, et création d’un site internet pour faciliter l’accès à la permanence des soins. – «GPS en santé» : portail internet délivrant des informations au public sur la santé. – Lettre de liaison pour chaque patient sortant de l’hôpital, afin d’assurer le lien avec les professionnels de ville. Relance du dossier médical personnel. – Mise en place de rémunérations pour le travail en équipe des professionnels de santé. – Groupements hospitaliers de territoire obligatoires pour mutualiser les activités ou les achats entre établissements. Chaque groupement élabore un projet médical commun entre les hôpitaux qui le forment. – Redéfinition du service public hospitalier autour d’un bloc d’obligations, et non plus la participation à l’une des 14 missions de missions de service public fixées par la loi de 2009 (dont les urgences). – Les agences régionales de santé pourront subordonner l’attribution de subventions à la participation à ce service territorial de santé. – Création d’un service territorial de santé mentale et de la psychiatrie avec une réaffirmation de la sectorisation. – Caractère médical de la gouvernance des hôpitaux renforcé. Recherche – Lutte contre les ruptures de médicaments avec des plans de gestion des pénuries – À l’hôpital, les délais pour les essais cliniques à promotion industrielle seraient réduits à 2 mois au lieu de 18 mois. – Les sages-femmes pourront participer à l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse et à la vaccination de la mère, son conjoint et du nouveau-né. – Réorganisation du troisième cycle d’études médicales, amélioration de la formation professionnelle continue. – Dispositions sur l’ouverture des données de santé, comme celles de l’assurance maladie. les politiques de santé – Instauration d’une action de groupe pour les patients victimes de dommages médicaux dus à leurs traitements : cela permettra de regrouper dans une seule procédure les demandes de réparation concernant un grand nombre de patients. – La pratique médicale demeurera encadrée par la négociation nationale (entre syndicats et assurance maladie), mais les règles devront être adaptées au niveau régional et territorial.