Le syndicat de policiers Alliance a dénoncé mercredi le “pseudo-renfort” en effectifs prévu en septembre pour le commissariat de Calais, sous tension face à l’afflux de migrants dans la ville.
“Alliance Police Nationale réagit très fermement après l’annonce d’un pseudo renfort en effectifs pour le mois de septembre à la Circonscription de Sécurité Publique de Calais”, s’est offusqué mercredi le syndicat de policiers Alliance, dénonçant une affectation de “deux fonctionnaires, ce qui ne comblera même pas les départs à la retraite”. Quatre départs à la retraite sont ainsi prévus pour l’instant, selon Bruno Noël, secrétaire régional d’Alliance. “On espérait au moins une vingtaine de fonctionnaires”, a-t-il regretté.
Le syndicat “dénonce un manque de considération envers les policiers calaisiens”, au lendemain de l’évacuation de deux camps qui abritaient environ 140 migrants. L’afflux de clandestins voulant passer en Angleterre se traduit souvent par des tensions entre migrants et policiers.
“Pourquoi engager un budget considérable à faire venir des renforts d’autres services de France alors qu’il suffit d’affecter de façon pérenne des fonctionnaires au commissariat de Calais ?”, s’interroge le syndicat.
Les interceptions par les policiers français de clandestins tentant à Calais de passer en Angleterre, cachés à bord de camions, se sont multipliées, avait indiqué mardi le directeur de la Police aux frontières (PAF) de la zone Nord Pas-de-Calais Patricio Martin. “Leur nombre s’est élevé à 18.170 du 1er janvier au 21 mai. Pour les périodes équivalentes (de janvier à mi-mai) de 2013 et 2014, les chiffres étaient respectivement de 4.117 et 8.336 interceptions de migrants découverts dans des poids lourds”, a-t-il déclaré.
Patricio Martin avait souligné le rôle des renforts annoncés l’an dernier par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Ainsi, trois compagnies de CRS et un demi escadron de gendarmes mobiles sont venus en renfort ces derniers mois. “C’est bien d’envoyer des renforts, mais la structure calaisienne ne suit pas. Les procédures ne peuvent pas être suivies dans de bonnes conditions”, a précisé Bruno Noël. Le syndicat indique “réfléchir, si la situation n’évolue pas, aux actions qui pourront être envisagées”.