Le gendarme auteur du tir de grenade qui avait tué l’écologiste Rémi Fraisse, le 26 octobre 2014 sur le site du barrage de Sivens (Tarn), a été placé vendredi sous le statut de témoin assisté, a annoncé son avocat Jean Tamalet.
Le maréchal des logis chef J., qui venait d’être entendu par les juges à Toulouse dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, ne peut en l’état être renvoyé devant un tribunal.
Le jeune militant écologiste avait été tué le 26 octobre 2014, durant des affrontements entre des opposants au barrage de Sivens, dans le Tarn, et les forces de l’ordre.
Le gendarme ayant lancé la grenade qui a causé la mort de Rémi Fraisse, 21 ans était convoqué vendredi 18 mars par les juges d’instruction à Toulouse.
Le militaire avait déjà été entendu mi-janvier 2015, sous le régime de la garde à vue, en région parisienne, par les enquêteurs de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Le gendarme n’avait cependant pas été déféré. La “police des gendarmes” l’avait blanchi, estimant dans son rapport que les avertissements préalables au lancer de grenade avaient bien été effectués. Selon l’Inspection, le lanceur avait “démontré sa volonté d’éviter de blesser un manifestant en prenant la précaution d’utiliser une paire de jumelles pour vérifier si personne ne se trouvait dans la zone”.
La mort de Rémi Fraisse, tué lors d’affrontements à Sivens entre forces de l’ordre et opposants, avait provoqué une onde de choc dans tout le pays, entraînant la suspension du chantier de la retenue d’eau contesté. Le site avait été occupé pendant plus d’un an par de nombreux zadistes opposés à la construction, avant d’être évacué par les forces de l’ordre en mars 2015. Depuis, le chantier a été abandonné au profit d’un autre projet, similaire mais plus modeste, auquel les ex-zadistes restent opposés.