La maire communiste de Vénissieux (Rhône), Michèle Picard a indiqué jeudi son intention de faire appel devant le Conseil d’Etat pour contester l’invalidation de la dernière élection municipale à l’issue de laquelle deux conseillers d’extrême droite, dont Yvan Benedetti, avaient été élus.
Mme Picard et l’ensemble des membres de la liste communiste lors du dernier scrutin, ont également décidé de porter plainte contre X pour tenter d’éclaircir la réalité des atteintes à la sincérité du scrutin.
Habitée d’un “sentiment de profonde injustice”, Michèle Picard entend “casser la décision” du tribunal administratif de Lyon qui le 7 octobre, avait annulé les élections municipales dans cette commune populaire de la banlieue lyonnaise.
Saisis par Christophe Girard, candidat DVD-UMP malheureux mais également par le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, les magistrats avaient considéré que les résultats du scrutin avaient été faussés en raison d’irrégularités dans la composition d’une liste menée par le leader d’ultra-droite, Yvan Benedetti, mais n’ayant pas l’étiquette Front National.
Celle-ci dénommée “Vénissieux fait front” avait récolté 10,27% au second tour des municipales.
Dans son jugement dont l’AFP a eu copie, le tribunal avait estimé qu'”en dépit de l’apposition de leur signature (…
cinq des personnes dont les noms figurent sur la liste +Vénissieux fait front+ n’avaient pas consenti à être candidats à l’élection municipale, tandis que trois autres n’avaient pas consenti à être candidats sur une autre liste que le Front national”.
Selon lui, “il n’est pas possible d’apprécier si les suffrages qui se sont portés sur la liste litigieuse se seraient exprimés en l’absence de cette liste”. “Il n’est pas non plus possible d’exclure (…
que le report éventuel d’un certain nombre de ces suffrages aurait pu modifier (…
l’issue du scrutin”, a estimé le tribunal.
“La majorité municipale est sanctionnée alors qu’aucun grief ne lui est reproché (…
Toute une ville ne peut pas être pénalisée par les agissements d’une poignée d’individus”, a commenté Mme Picard.
“Nous considérons qu’il y a eu préjudice (…
On veut comprendre ce qu’il s’est passé”, a ajouté l’élue pour expliquer les raisons qui ont motivé l’appel devant le Conseil d’Etat mais aussi la plainte au pénal.
Dans sa décision, le tribunal administratif de Lyon du 7 octobre avait prononcé l'”inéligibilité pour un an” de M. Benedetti et d’Estelle Gagon, tous deux élus sur la liste “Vénissieux fait front” ainsi que “la suspension immédiate de leur mandat”.
Michèle Picard avait été élue avec 37,64% des suffrages exprimés.