Des heurts ont éclaté alors que des manifestants prodémocracie tentaient d’encercler le siège du pouvoir.
La situation était tendue lundi à Hongkong après une nuit de heurts entre policiers et manifestants prodémocratie qui tentaient d’encercler le siège du pouvoir dans l’ancienne colonie britannique passée sous tutelle chinoise.
De nouvelles échauffourées ont éclaté dans la matinée dans un centre commercial près du campement d’Admiralty, l’un des deux sites toujours occupés près du siège du pouvoir par les manifestants qui réclament l’instauration d’un véritable suffrage universel. Une personne a été évacuée sur un brancard, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des manifestants en pleurs ont été contraints de s’éloigner des abords des bâtiments officiels tandis les rues étaient ouvertes à la circulation. Mais le complexe gouvernemental gardait portes closes et les travaux du Conseil législatif étaient suspendus. Dans la nuit de dimanche à lundi, des centaines de protestataires munis de casques et des parapluies devenus le symbole de leur mouvement avaient tenté d’encercler le siège de l’exécutif et du conseil législatif.
La police les a repoussés avec des bâtons et du gaz au poivre. «Je veux une vraie démocratie», criaient les manifestants. «Encerclez le siège du gouvernement, paralysez le gouvernement!».
Le 28 septembre, le mouvement prodémocratie s’était brutalement accéléré à Hongkong et les manifestants étaient descendus dans les rues par dizaines de milliers. Depuis, leur nombre s’est considérablement réduit mais ils occupent toujours le campement d’Admiralty ainsi qu’un site plus petit à Causeway Bay, quartier ultra-commerçant couru des Chinois du continent.
Les autorités ont évacué la semaine dernière un troisième campement, à Mongkok, dans la partie continentale de Hongkong. Près de 140 personnes avaient alors été interpellées. Quarante personnes ont été interpellées durant la nuit tandis que 11 policiers ont été blessés, a annoncé la police.
Plusieurs manifestants ont également été blessés. Un manifestant au visage ensanglanté a été aperçu par les medias alors qu’il était emmené par la police. D’autres ont été soignés par des volontaires après avoir été aspergés de gaz au poivre. Les forces de l’ordre ont été la cible de jets de bouteilles et de casques.
Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique connaît sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Pékin a approuvé le principe «une voix, un vote» mais a réservé à un comité de grands électeurs majoritairement favorable au Parti communiste chinois le soin de présélectionner les candidats.
La popularité du mouvement s’est érodée. La lassitude des sept millions d’habitants excédés par les embouteillages monstres croît d’autant plus que le mouvement souffre d’un manque de perspectives. Une seule séance de négociations entre les manifestants et les autorités locales n’a débouché sur aucun résultat concret et personne ne s’attend à ce que la Chine cède d’un pouce aux exigences des protestataires.