POLITIQUE – Alors que son ex-Premier ministre affronte la tempête médiatique après les révélations du Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy se demande, selon un proche, s’il n’y a pas un “trou de souris” pour revenir.
François Fillon est plus que jamais dans la tourmente. Déjà mis à mal par les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat Les Républicains à la présidentielle est un peu plus fragilisé cette semaine par de nouvelles informations embarrassantes sur affaire des emplois présumés fictifs de sa femme Penelope.
Si le député de Paris a promis qu’il renoncerait à se présenter en cas de mise en examen, pour le moment il continue sa campagne coûte que coûte. Au sein des Républicains, on s’angoisse. Certains appellent à un plan B, comme Georges Fenech, d’autres comme Philippe Gosselin veulent voir revenir Alain Juppé. Le finaliste de la primaire clame pourtant qu’il ne reviendra pas.
Que peut faire le parti face à cette situation, totalement inédite ? Rien, dans les statuts du parti ni dans la charte de la primaire de la droite, n’est prévu si le candidat renonce à se présenter à la présidentielle ou… meurt. Mais les hypothèses sur les candidats de remplacement vont bon train : François Baroin est poussé par les sarkozystes; Xavier Bertrand s’y verrait bien; Laurent Wauquiez s’active en coulisses; Valérie Pécresse, très discrète, est citée.
“Un trou de souris” pour Sarkozy ?
Et quid de Nicolas Sarkozy ? Éliminé au premier tour de la primaire de la droite, largement devancé par son ex-Premier ministre, l’ancien président pense depuis une semaine que ce dernier est “cuit”. Selon un proche, il se demande s’il n’y a pas un “trou de souris” pour revenir. “Sarkozy peut faire une opération blitzkrieg : je vous emm… tous, je suis candidat ! S’il fait ça, qui va aller contre lui ? Ni Baroin, ni Wauquiez. Ça ne m’étonnerait pas qu’il prenne une initiative”, imagine auprès du Parisien un ténor LR. “S’il se présentait devant le Conseil national du parti, il ferait 80%”, assure un proche dans les colonnes du quotidien.
Le journal rapporte par ailleurs que les élus Les Républicains défilent au bureau de Nicolas Sarkozy, lui qui avait pourtant fait ses adieux à la politique au soir de sa défaite le 20 novembre. “Il n’a pas du tout décroché”, avoue un sarkozyste. Avec ses fidèles, il se montre rancunier : “Et il dit quoi le Général, là ?”, en allusion à la pique de son ex-rival qui n’imaginait pas le Général de Gaulle mis en examen. Face à l’affaire Penelope Fillon, “il glousse de plaisir”, confie un visiteur. “Il savoure, on le sent qui rigole”, confirme un autre, avant d’ajouter : “Il a toujours dit que Fillon n’était pas quelqu’un de franc.”
Néanmoins, son entourage a démenti mercredi soir auprès de l’AFP “toute intention de revenir dans le jeu”. Le scénario est inenvisageable, assure également ses plus proches au Parisien : “Il a été battu, c’est fini!”