Un réseau d’escroquerie à la carte bancaire a été démantelé par la police. Il aura fallu un an d’enquête pour stopper cette escroquerie à la carte bleue. La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a mis fin à cette arnaque et écroué 10 personnes jeudi.
Face aux plaintes de nombreux clients pour des débits inexpliqués, les banques ont eu beaucoup de mal à comprendre le système, qualifié d'”inédit” par la police.
Un terminal de paiement trafiqué
Au départ, le terminal de paiement électronique (TPE), sur lequel on tape son code bancaire, était trafiqué pour enregistrer les données et le code de la carte bancaire. Le terminal émet un ticket fictif, et le compte n’est jamais débité pour l’achat effectué.
Les données étaient encodées sur d’autres cartes et permettaient d’effectuer des débits depuis l’étranger. Dans cette affaire, les comptes des victimes ont été vidés depuis la Thaïlande et les Etats-Unis. Ce sont les tickets fictifs, grâce à la vigilance de certaines victimes, qui ont permis de remonter le réseau.
Des expertises sont actuellement en cours pour évaluer le nombre de victimes -qui pourraient être des centaines- et les montants volés. “Un numéro de CB volée, c’est 500 euros en moyenne à chaque fois, cela pourrait avoisiner plusieurs centaines de milliers d’euros”, selon un enquêteur.
Complicité des commerçants
Dans ses filets, la PJ a attrapé le cerveau présumé, un homme d’une cinquantaine d’années qui avait toujours fait dans l’escroquerie sans avoir jamais été pris sur le fait, l’inventeur du TPE magique, des petits commerçants complices et une bande de jeunes gens issus de cités sensibles de la région parisienne employés à voyager pour débiter les comptes.
La bande, selon les enquêteurs, avait apparemment commencé par le “ski ming”, cette classique escroquerie consistant à piéger les distributeurs de billets de banque (DAB) pour avoir les données des cartes. Puis elle est passée à la vitesse supérieure, plus discrète et “totalement nouvelle”.