Le frondeur Pouria Amirshahi, l’un des plus critiques vis-à-vis de l’exécutif, annonce qu’il quittera le Parti socialiste ainsi que ses fonctions de député l’année prochaine.
Pouria Amirshahi a déclaré qu’il abandonnera en 2017 son mandat de député de Français de l’étranger pour “retourner à la vie professionnelle”, dans un entretien au Monde daté de samedi.
“Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d’un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d’avenir heureux pour le pays”, déclare l’élu des Français de l’étranger, membre du PS depuis près de 30 ans.
Les partis, déplore-t-il, “semblent ne pas pouvoir faire grand-chose quand ils ne sont pas carrément dans le renoncement ou la complicité”, déplore-t-il en estimant que le PS est “sans ressorts, sans idées”.
“La France n’est pas gouvernée par l’aile droite du PS, mais par des néoconservateurs, dans tous les domaines, à quelques exceptions près… D’ailleurs, leurs alliés sont désormais issus du bloc réactionnaire: déchéance de nationalité, état d’urgence, surenchère pénale, droit du travail”, ajoute-t-il en dénonçant une “succession de renoncements” depuis 2012.
Amirshahi n’en abandonne pas pour autant son engagement. “Il faut poser aujourd’hui les fondements d’un modèle viable et doux. Défendre des causes communes entre citoyens, défendre les biens communs tant négligés, stopper la destruction des espèces vivantes, encourager de nouvelles formes de propriété sociale d’entreprise”, dit cet ancien président du syndicat étudiant Unef.
“Cela se traduit notamment par la mise en valeur de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui luttent ou mènent des expériences qui fonctionnent: c’est la raison d’être du Mouvement commun que j’ai fondé avec d’autres”, qui ne présentera pas de candidats “aux élections”, ajoute le député.
– En profonde division avec les décisions de l’éxécutif –
Le député a fait montre de son opposition à la ligne politique de la majorité à plusieurs reprises. Il a notamment voté contre le projet de révision constitutionnelle dans ses deux aspects, l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution et la déchéance de nationalité.
Il a également critiqué le projet de loi antiterroriste défendu par le gouvernement devant l’Assemblée nationale, déclarant dans les colones du Figaro : “Le pouvoir est en train de céder aux revendications des policiers (…
Manuel Valls n’est plus Premier ministre, il est le porte-parole des policiers”.
Il s’est également manifesté contre le projet de Loi travail de Myriam El Khomri, “une honte” et “une grande régression” d’après ses termes.