Alors que les candidatures à gauche se multiplient en vue de la présidentielle, le premier secrétaire du Parti socialiste estime que cette élection “est sûrement l’une des plus complexes et difficiles depuis cinquante ans”.
Après la sénatrice PS frondeuse Marie-Noëlle Lienemann et l’ancien ministre Benoît Hamon, Arnaud Montebourg devrait à son tour annoncer sa candidature à la gauche du PS en vue de la présidentielle 2017. Une multiplication des candidatures qui n’est pas sans inquiéter le premier secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis. “Il faut dire à tout un chacun que la présidentielle, ce n’est pas la chasse aux Pokémon !”, avertit-il dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) ce 21 août. “L’élection qui vient est sûrement l’une des plus complexes et difficiles depuis cinquante ans, explique-t-il. Jamais les conditions n’ont été à ce point réunies pour que Marine Le Pen soit au centre du jeu”, estime le député de Paris.
Interrogé sur l’émiettement de la gauche, avec les candidatures de Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Cambadélis juge que “les primaires poussent à la fragmentation. Mais elles poussent aussi, à la fin, à l’union. Devant la division, c’est un risque qu’il faut assumer”, estime-t-il.
Interrogé sur la légitimité d’une éventuelle candidature de François Hollande, le patron des socialistes “observe surtout que les frondeurs n’ont pas réussi à s’accorder sur une candidature unique”. “Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux qu’ils sont majoritaires chez les électeurs de gauche”, note-t-il. Et de défendre l’idée que le chef de l’État se lancera à nouveau dans la course. “Pour beaucoup de responsables de gauche et de socialistes, sa candidature est une nécessité”, assure-t-il. “Je crois qu’il se prépare à toutes les éventualités mais que la balance penche vers sa candidature. Il doit penser qu’on l’a enterré un peu trop vite”, croit savoir Jean-Christophe Cambadélis.
Jean-Christophe Cambadélis dit par ailleurs attendre “avec impatience” la déclaration de candidature d’Arnaud Montebourg, attendue ce dimanche. “Pourquoi a-t-il choisi François Hollande plutôt que Martine Aubry à la primaire de 2011 ? Pourquoi lui, le ‘démondialisateur ’, le keynésien, a-t-il avalé tout cru le traité européen et le pacte de responsabilité ? Pourquoi a-t-il choisi Manuel Valls ?”, s’interroge-t-il, avant d’ajouter : “L’ambiguïté est là”.