La police de Rio a annoncé l’arrestation mercredi du chef des Comités olympiques européens (EOC) Patrick Hickey, accusé d’appartenir à un réseau de vente illégale de billets pour les Jeux olympiques de Rio.
Des policiers ont exécuté « un mandat d’arrêt et de capture visant l’Irlandais Patrick Joseph Hickey, membre du Comité international olympique. Il a été arrêté », a précisé la police brésilienne dans un communiqué.
Patrick Hickey, 71 ans, également président du Comité olympique irlandais depuis 1989, a été arrêté à son hôtel de Barra da Tijuca, à l’ouest de Rio, l’un de ceux où est hébergée la « famille olympique », à proximité du parc et du village olympiques des JO 2016. Selon le site G1 du média brésilien Globo, Patrick Hickey aurait fait un malaise lors de son arrestation et a été transporté à l’hôpital Samaritano, à Barra da Tijuca. Cette arrestation a eu lieu dans le cadre d’une enquête sur la revente illégale de tickets pour les JO et fait suite à d’autres arrestations.
Prix très élevé
La police brésilienne avait annoncé lundi avoir lancé quatre mandats d’arrêt, dont un contre le Britannique Marcus Evans, président du club de football d’Ipswich (2e div. anglaise). Les trois autres personnes visées sont l’Irlandais Patrick Gilmore, le Néerlandais Maarten Van Os et l’Anglais Martin Studd. Tous sont accusés d’avoir vendu des billets pour les JO 2016 à un prix très élevé, après les avoir récupérés illégalement auprès d’entreprises autorisées par le Comité olympique irlandais, selon la police.
« Marcus Evans est un Britannique qui a eu plus de cinquante entreprises à son nom, mais aujourd’hui il n’a plus rien à son nom. Il est multimillionnaire, il a déjà détenu des chaînes de télévision, et surtout il est le patron du club de football d’Ipswich », avait expliqué Ricardo Barbosa, inspecteur au département antifraude, lors d’une conférence de presse. « En 2012, Marcus Evans a été responsable de la vente officielle de billets pour les Jeux olympiques de Londres, mais pas en 2016. Pour camoufler cela, il les a vendus dans des offres billets + hôtel, des offres VIP, pour gagner beaucoup plus d’argent sur le billet », avait ajouté Aloysio Falcao, commissaire en charge de l’enquête.
Cartes de crédit piratées
La semaine dernière, la police brésilienne avait annoncé l’arrestation d’un Irlandais, Kevin James Mallon, et de dix Brésiliens qui écoulaient des sésames olympiques achetés avec des cartes de crédit piratées. Mallon, arrêté le jour de l’ouverture des Jeux de Rio, est l’un des dirigeants de l’entreprise britannique THG, dont le président James Sinton avait été détenu en 2014 pour une affaire similaire concernant la Coupe du monde de football au Brésil.
La police a saisi 781 billets « qui étaient revendus à des prix très élevés », avait alors souligné Ricardo Barbosa. Ceux pour la cérémonie d’ouverture étaient vendus 8 000 dollars (7 200 euros), alors que le prix officiel le plus élevé était de 1 300 dollars (1 200 euros). THG écoulait des tickets pour « les événements très demandés comme la finale du football, les cérémonies d’ouverture et de clôture des JO. Ces billets peuvent valoir très cher. Avec ces entrées, l’entreprise aurait pu générer 10 millions de reais (2,8 millions d’euros) », selon Ricardo Barbosa.