La fronde de quelques communes qui ont bloqué la réforme des rythmes scolaires le premier mercredi semble déjà s’essouffler, la plupart ayant décidé de l’appliquer.
Mercredi dernier, 23 communes parmi les 24.000 concernées par la réforme avaient empêché totalement ou partiellement la tenue des cours, cadenassant les écoles ou retirant la poignée de la porte d’entrée. Une rébellion qui avait entraîné des ripostes juridiques en cascade de la part des préfectures.
Une fois devant le tribunal administratif ou peu avant l’audience, de nombreux édiles ont promis qu’ils appliqueraient dorénavant la réforme.
Certains ont toutefois prévenu que leurs administrés ne désarmaient pas, prévoyant de ne pas envoyer leurs enfants en cours mercredi ou de bloquer eux-mêmes les établissements.
Plusieurs maires ex-frondeurs n’organiseront pas l’accueil des élèves pendant l’heure qui précède les cours du mercredi ni la cantine, prérogatives des communes qui ne sont pas obligatoires, mais dont l’absence complique l’organisation familiale.
Dans l’Essonne, département qui a fourni l’essentiel des contestataires, quatorze communes assignées mardi après-midi au tribunal administratif de Versailles ont indiqué dès le matin qu’elles ouvriraient leurs écoles mercredi.
Ainsi à Brières-les-Scellés, le maire ne bloquera pas l’école mais les parents d’élèves, opposés à la réforme, le feront, selon l’élu. Même scénario à Janvry: “il n’y aura pas d’enfants, les parents sont à 99% contre la réforme”, assure le maire UDI Christian Schoettl. “Notre position n’est pas tenable sur le long terme”, mais notre idée, c’est de tenir” jusqu’à ce que le Conseil d’Etat examine la requête en annulation de la ville, explique-t-il.
Dans le Val-de-Marne, Sucy-et-Brie et Limeil-Brévannes ouvriront aussi leurs écoles. Mais “sans garderie, sans restauration et sans transport”, prévient la mairie de Sucy-en-Brie. A Limeil-Brévannes, l’accueil des élèves entre 8H00 et 9H00, avant les cours, ne sera pas assuré.
Dans la Loire aussi, cinq communes rentrent dans le rang: Jarnosse l’a annoncé lundi avant l’audience au tribunal administratif, puis Saint-Médard en-Forez, Margerie-Chantagret, Viricelles et Villemontais pendant l’audience “parce qu’on n’a pas le choix”, selon leur avocat Me Philippe Petit. Ces communes risquaient une astreinte de 1.000 euros par jour.
En Alsace, le maire du village Heiteren, Dominique Schmitt (droite et sans étiquette), a bénéficié lundi d’un non-lieu après avoir affirmé qu’il ne cadenasserait plus les écoles.
– Activités périscolaires –
Dans deux cas au moins, la préfecture a été déboutée. Dans le Var, le tribunal administratif a considéré que l’école de Montmeyan n’était pas fermée, même si la mairie n’avait pas mis en place l’organisation des nouveaux rythmes.
Mais comme le maire a finalement annoncé son intention d’appliquer la réforme, la préfecture ne fera pas appel.
Le village de Ganzeville, près de Fécamp (Seine-Maritime), fermera lui encore son école mercredi matin, après avoir remporté une première manche devant le tribunal administratif de Rouen. Une autre audience est prévue le 15 septembre.
Tandis que la nouvelle répartition hebdomadaire des temps de classe, obligatoire, se met en place, le débat devrait se déplacer vers les activités périscolaires, facultatives.
L’Association des maires de France (AMF) est revenue à la charge jeudi pour demander la pérennisation des aides d’Etat. L’AMF estime le coût de ces activités à 150 euros par élève et par an, compensées partiellement mais pas totalement par l’Etat.
La FCPE, première fédération de parents d’élèves, a lancé une pétition réclamant un financement pérenne des activités périscolaires et leur gratuité, alors que certaines communes les facturent aux parents.
A Marseille, où le maire UMP Jean-Claude Gaudin, hostile à la réforme, avait joué la montre, la mairie organise finalement en urgence une garderie dans les écoles le vendredi après-midi, sous la pression des parents, en attendant la mise en place d’activités périscolaires.