Nicolas Sarkozy a été élu samedi à la présidence de l’UMP et devra s’attaquer à plusieurs chantiers, notamment la primaire pour 2017, qui risque de virer à la guerre des chefs.
Le plus dur reste à faire pour Nicolas Sarkozy, élu samedi 29 novembre à la présidence de l’UMP : refonder le parti, exsangue financièrement, “rassembler” et préparer une “primaire ouverte” pour 2017 qui verra s’affronter les ténors de la droite.
Victorieux avec près des deux tiers des voix (64,5%), un score un peu moins élevé qu’attendu, le patron du principal parti d’opposition, s’exprimera dimanche soir au JT de TF1 et rencontrera lundi les “principaux dirigeants” de l’UMP avec comme objectif affiché de réunir les “conditions du rassemblement le plus large”.
Bruno Le Maire notamment, l’un des deux autres candidats à la présidence du parti, devenu incontournable après son score plus qu’honorable (29,18%) sera lui reçu par l’ancien président lundi à 09H00.
Comment transformer l’UMP, endettée et à l’image froissée par la guerre Fillon-Copé de 2012? C’est à cette tâche que va désormais s’atteler l’ancien chef de l’Etat, face aux socialistes en difficulté mais en place au moins jusqu’à 2017, un centre pour une part rétif à sa personnalité, et surtout un Front national en pleine expansion, qui vient de réélire sa présidente Marine Le Pen.
La première mission du nouveau patron de l’UMP sera de “montrer les signes de rassemblement”, a résumé dimanche Eric Woerth sur iTélé.
Nicolas Sarkozy, qui n’a pas proposé d’idées nouvelles depuis son come-back en septembre, va devoir redéfinir l’idéologie du parti, entre ses ailes libérale et conservatrice d’une part, gaullo-centriste d’autre part. Mais où placer le curseur? S’il se déplace trop vers le centre, quid de la frange la plus droitière des militants, radicalisés depuis 2012?
“J’ai le sentiment que la droite va prendre un nouveau visage qui va le rapprocher de l’extrême droite”, a asséné le secrétaire d’Etat PS, Thierry Mandon, dimanche sur Radio J .
Nicolas Sarkozy devra aussi rétablir les finances du parti, qui accuse un déficit de plus de 74 millions d’euros (dont 43 toutefois correspondent à l’achat du siège), après l’affaire Bygmalion, système supposé de fausses factures au détriment de l’UMP pour financer sa propre campagne présidentielle.
Dernier gros chantier : l’organisation d’une “primaire ouverte” en 2016, qu’il a promise à ses futurs concurrents, Alain Juppé en tête. Lui-même candidat à cette primaire, il devra abandonner la présidence de l’UMP “au plus tard quinze jours avant la date fixée pour le dépôt des déclarations de candidature”, stipule l’article 35 des statuts du parti.