DE NOTRE CORRESPONDANT – La nouvelle municipalité UMP prévoit que l’augmentation des taux rapportera 30 millions d’euros par an.
C’est la plus forte hausse des grandes villes. Alors qu’il avait promis la stabilité fiscale pendant sa campagne l’an dernier, Jean-Luc Moudenc, le maire UMP de Toulouse et président de Toulouse Métropole, a fait voter début avril une augmentation des taxes d’habitation et foncière de 15 % à la ville et de 7,5 % à la métropole, où une nouvelle hausse de 7,5 % est prévue l’an prochain. Une décision sans précédent dans une ville habituée à la gestion sage de l’ère Dominique Baudis dont Jean-Luc Moudenc était un adjoint, qui a été poursuivie, peu ou prou, par la gauche de 2008 à 2014. « La municipalité précédente a fait chuter l’épargne brute de 71 à 9 millions d’euros entre 2009 et 2014 », a expliqué l’élu, avant de rappeler la baisse des dotations de l’Etat à la ville de 109 à 70 millions d’euros par an. Elles diminueront de 14 millions par an pour la métropole. Au final, « les dépenses augmentent deux fois plus vite que les recettes […] et notre ville est au bord du dépôt de bilan », a-t-il insisté.
Trouver 145 millions d’ici à 2020
La situation est quelque peu dramatisée : la dette de la ville atteint 30 millions sur un budget de 780 millions. 200 millions d’emprunts sont prévus pendant la mandature pour maintenir la capacité d’investissement. Un doublement des effectifs de la police municipale, six écoles et la 3e ligne de métro sont prévus, et il faut trouver 145 millions d’ici à 2020. « Les trois-quarts de l’effort seront faits par la ville qui économisera 105 millions, et un quart par les Toulousains qui apporteront 40 millions », prévoit le maire. La majoration de 15 % de la fiscalité apportera 30 millions d’euros par an à la ville. Le Capitole relèvera aussi les tarifs des services (10 millions), dont ceux des cantines scolaires qui ne seront plus gratuites pour les familles pauvres. Les départs à la retraite seront peu remplacés pour limiter l’augmentation de la masse salariale à 1,7 % par an au lieu de 4,1 % de 2008 à 2013.
La mairie veut aussi baisser ses frais généraux de 20 % d’ici à 2020 pour économiser 50 millions, et les subventions aux associations de 25 % pour épargner 13 millions.