La Turquie a connu une nouvelle nuit d’incidents opposant la police aux manifestants kurdes, qui critiquent l’inaction du gouvernement en Syrie, où une grande ville kurde est assiégée par les jihadistes.
La nuit de mercredi 8 au jeudi 9 octobre a été marquée en Turquie par de violents incidents dans de nombreuses villes du pays entre la police et des manifestants kurdes qui dénoncent le refus du gouvernement d’Ankara d’intervenir en Syrie.
Malgré le couvre-feu militaire imposé dans six provinces du sud-est turc à majorité kurde, des centaines de manifestants sont à nouveau descendus dans les rues de Diyarbakir, Batman, Van ou Siirt, où ils ont lancé pierres et projectiles sur les forces de sécurité qui ont riposté avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.
Les grandes villes turques comme Istanbul, Ankara ou Mersin, ont également été le théâtre de tels incidents, selon les médias turcs.
Le couvre-feu imposé par les autorités a été levé jeudi matin dans les grandes villes du sud-est mais devait être réinstauré en soirée.
Sans précédent depuis plusieurs années, ces émeutes kurdes ont débuté dès lundi soir, après un appel lancé par le principal parti kurde du pays à manifester contre le refus du gouvernement de venir en aide militairement à la ville frontalière kurde de Syrie Kobané, assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique.
Les incidents ont été particulièrement violents mardi et ont souvent dégénéré en affrontements entre militants proches des rebelles kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (NKK) et des partisans de mouvements islamistes ou islamistes.
Selon le dernier bilan cité jeudi par les médias turcs, ces affrontements ont fait au moins 22 morts, de très nombreux blessés et d’importants dégâts matériels.