Le maire de Nice s’est déclaré candidat sur i-Télé mardi. Il avait jusqu’ici refusé d’affronter l’ancien chef de l’Etat par « loyauté » envers celui-ci.
Qu’à cela ne tienne : Christian Estrosi sera bel et bien candidat aux primaires pour représenter l’UMP en 2017, a-t-il confirmé mardi sur i-Télé, bien que cela signifie affronter Nicolas Sarkozy.
Jusqu’ici, le député-maire de Nice s’était refuser à présenter une candidature concurrente de celle de l’ancien chef de l’Etat. « Je suis prêt à aller jusqu’au bout, sauf si Nicolas Sarkozy remplit deux conditions. S’il est candidat à la présidence de l’UMP, cela voudrait dire qu’il serait candidat à l’Elysée. Dans ce cas, vu notre longue amitié et ma loyauté à son égard, la logique serait que je le soutienne», expliquait-il mi-juin dans un entretien au Monde.
Faut-il attribuer le revirement de ce proche de Nicolas Sarkozy, créateur aux côtés de Brice Hortefeux de l’Association des amis de l’ex président, à un désaccord avec son mentor ? Candidat à la présidence de l’UMP, Sarkozy a surpris nombre de ses soutiens historiques tant sur la forme que sur le fond. D’abord en orchestrant son retour en solo – douteraient-ils de sa confiance ? – mais aussi en annonçant, après avoir tergiversé, qu’il abrogerait la loi Taubira sur le mariage homosexuel.
Désaccord avec Sarkozy sur la loi Taubira
Une position qui est loin d’être partagée par son propre camp. Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi fait savoir que cette abrogation n’était « ni souhaitable ni possible ». « On ne va pas rouvrir cette plaie-là, il y a d’autres urgences ». Sur la même ligne, Christian Estrosi juge qu’il s’agit d’une « avancée » et appelle à ne pas en faire « une affaire de débat ».
Christian Estrosi rejoint ainsi sur les startings-blocks la liste de candidats potentiels, déclarés ou non, aux primaires de l’UMP. Si l’attention s’est focalisée jusque-là sur le duel annoncé Sarkozy-Juppé, les jeux sont loin d’être faits. D’après un sondage LH2 pour Le Nouvel Observateur publié le 9 octobre dernier, le maire de Bordeaux recueille 47% des intentions de vote, en progression de 15 points par rapport au mois de juillet et devance Nicolas Sarkozy, avec 35% des intentions de vote, en baisse de 3 points. Suivent Bruno Le Maire avec 10% (+2 points), François Fillon avec 5% (-2 points) et Xavier Bertrand avec 2% (-1 point).
Christian Estrosi a refusé de « stigmatiser Alain Juppé » hué à Bordeaux le week-end dernier lors du meeting de Sarkozy tout en jugeant qu’il était de sa responsabilité de « ne pas les provoquer ». «Lorsqu’Alain Juppé montre du doigt, avec des propos assez agressifs à l’égard d’un auditoire qui est pourtant le sien, qui a voté pour lui en tant que maire de Bordeaux, qui lui reconnaît plein de qualités, cet auditoire, il est complètement déstabilisé », a analysé le député-maire de Nice.
Avant d’ajouter : « Nous sommes sur une terre, là-bas en Aquitaine, où le centre ne s’est pas comporté comme ailleurs », a-t-il ajouté en référence à l’entente politique entre Alain Juppé et François Bayrou, qui a voté pour François Hollande contre Nicolas Sarkozy au second tour en 2012.