Le leader musulman, connu pour ses prêches pacifistes, affirme avoir été contacté sur Facebook par un Canadien combattant aux côtés de l’Etat islamique à Mossoul, dans le nord de l’Irak. L’imam dit être menacé de mort “tous les mois”.
Un imam canadien a déclaré vendredi avoir été menacé de mort par un compatriote, engagé selon lui auprès de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI). L’imam, fondateur du Conseil Suprême Islamique du Canada, est connu pour ses prêches pacifiques.
Lors d’une interview à la télévision publique CBC, Syed Soharwardy a affirmé avoir été contacté sur Facebook par un musulman originaire d’Ottawa, disant combattre actuellement à Mossoul, la deuxième ville d’Irak (nord), contrôlée depuis juin par l’Etat islamique.
“Il a condamné ma condamnation de l’EIIL (Etat islamique d’Irak et du Levant, autre nom de l’EI) et disait: ‘tu es un imam déviant et ta version de l’islam n’est pas la bonne'”, a relaté l’imam canadien. Syed Soharwardy a affirmé qu’il était menacé de mort “tous les mois”, et qu’il avait contacté la police fédérale dès réception de ce message.
Le leader musulman, appelant les autorités à davantage lutter contre les mouvements jihadistes, a rappelé sur CBC qu’il y avait actuellement “plus d’une centaine” de citoyens canadiens combattant pour l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Au moins 130 d’entre eux lutteraient aux côtés des extrémistes jihadistes, selon les services de renseignements canadiens en février.
“Trois jeunes de Calgary sont morts en Irak et en Syrie en se battant pour l’EIIL”, a souligné Syed Soharwardy, se disant “convaincu” que le groupe jihadiste, visé par des bombardements américains, “recrute en ce moment même dans ce pays, sous notre nez, dans nos universités, dans nos lieux de cultes, dans nos communautés”.
“Le gouvernement a fait très peu pour arrêter cela”, a accusé l’imam, appelant à un sursaut collectif: “Ces gens (de l’EI, ndlr) sont en train de laver le cerveaux d’autres personnes, ici, dans ce pays!”.
L’imam a décidé de débuter un jeûne de 48 heures vendredi soir, afin “d’attirer l’attention sur la nature dangereuse” de l’Etat islamique. Il souhaite également, via ce jeûne, rendre hommage au journaliste américain James Foley, exécuté par ses ravisseurs de l’EI.