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Une tribu amérindienne contre le mur de Trump
30 March 2017
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Etats-Unis: les Amérindiens de la tribu Tohono O’odham chantent et dansent en invoquant leur totem, l’aigle, contre le mur de Trump
Sur le sable brûlant du désert entre le Mexique et les Etats-Unis, les Amérindiens de la tribu Tohono O’odham chantent et dansent en invoquant leur totem, l’aigle, contre le mur de Trump qui menace de couper leur territoire en deux.
Les rythmes de leur danse tribale rompent le silence des lieux. Pieds nus, des femmes aux habits colorés dansent au milieu d’une fumée d’encens, près d’imposants cactus. Au loin, se détache leur montagne sacrée: le Baboquivari, situé en Arizona, aux Etats-Unis.
“C’est notre territoire. Et nous le voulons sans mur !”, lance Alicia Chuhuhua, 80 ans, représentante du conseil suprême de la tribu, entre les drapeaux du Mexique et des Etats-Unis hissés dans ce coin du désert pour ce rassemblement de protestation.
Les Tohono O’odham sont environ 3.000, reconnus comme une nation autonome par les Etats-Unis, et leur terre s’étend de l’Arizona à l’Etat de Sonora, au Mexique.
La tribu “se briserait” si le mur promis par le président américain pour lutter contre les migrants clandestins et le narcotrafic était érigé, lance l’octogénaire, devant une cinquantaine d’indigènes qui l’écoutent attentivement.
Un vent puissant agite leur sombreros. Bien qu’ils ne comprennent pas tous la langue -certains ne parlent qu’anglais, d’autres qu’espagnol-, ils sont venus des deux côtés de la frontière en ce point du désert qu’ils désignent comme la porte San Miguel.
Une barrière en métal rouillé délimite ici la frontière, dessinée en 1848 après une guerre territoriale perdue par le Mexique.
Les deux camps avaient alors accordé aux Tohono O’odham un permis spécial pour continuer à circuler librement des deux côtés, via neuf portes réparties sur les 120 kilomètres de frontière qui traversent leur territoire.
Mais ces portes ont progressivement été fermées pour des raisons de sécurité et, aujourd’hui, il ne reste qu’un point de passage pour entrer avec un véhicule, la porte San Miguel.
- En lutte pour les droits de l’Homme -
La tribu semi-nomade est surtout installée en terre américaine, avec comme “chef-lieu” la ville de Sells en Arizona. Dans sa langue d’origine, le mot “frontière” n’existe pas.
Chuhuhua se souvient de son enfance: “Lors de la récolte de pitaya (un fruit coloré issu des cactus) et des fleurs de cactus, nous allions de l’autre côté, au pied des montagnes. C’est là que nous faisions le miel de fleur de cactus que nous vendions ensuite”, raconte à l’AFP cette femme âgée aux yeux rieurs. La tribu vivait aussi de l’artisanat et de la chasse au cerf.
Il y a encore dix ans, un bus scolaire emmenait chaque jour les enfants vivant du côté mexicain jusqu’à l’école de Sells.
Mais aujourd’hui, très peu de Tohonos traversent la frontière: beaucoup vivent trop loin du seul point de passage encore maintenu.
Les “hommes du désert” – c’est la signification du nom de la tribu – traversent parfois cette frontière pour un rendez-vous médical, ou des funérailles ou encore pour participer à une marche des “guerriers” sur des sentiers sacrés.
Mais les agents frontaliers ne les laissent passer que “quand ils le veulent bien”, dénonce Mike Wilson, un retraité Tohono qui a servi dans les opérations spéciales de l’armée américaine et milite à présent pour les droits de l’Homme.
Et le mur de Trump aggraverait la situation, selon cet homme chaussé de bottes de cowboy, cheveux gris attachés en queue de cheval.
“Par définition, le mur est une violation internationale des droits de l’Homme”, dit-il, assurant qu’il portera sa cause jusqu’à l’ONU avec l’appui des autres tribus qui forment le Congrès national des indiens d’Amérique.
Le gouvernement mexicain a promis d’appuyer la tribu dans sa demande qui doit être déposée en avril devant la Cour interaméricaine des droits de l’Homme.
- Coeur coupé en deux -
Mais les Tohono O’odham sont déjà divisés: en bataillant contre le mur, certains de leurs dirigeants craignent de perdre les subventions américaines dont ils bénéficient.
“Il faudra passer sur mon cadavre” pour le construire, clamait récemment Verlon José, vice-président de cette tribu.
Mais José pratique un “double discours”, dénonce David Garcia, ex-membre du conseil suprême des Tohonos: il a tenté d’empêcher le rassemblement de protestation et craint d'”envoyer un message négatif à Washington”, assure-t-il.
Contacté à plusieurs reprises, José n’a pas voulu répondre à l’AFP.
“Bien sûr que nous ne sommes pas unis, vous ne voyez pas ici beaucoup de membres rassemblés, il n’y a que nous, les radicaux”, témoigne Mike Wilson, un Tohono d’Arizona, tout en soulignant le dilemme auquel sa tribu fait face: “Nous ne pouvons pas renoncer à toucher des aides car nous restons très pauvres”.
Sous un soleil ardent, les femmes Tohonos achèvent de danser puis se donnent des embrassades silencieuses. Celles qui viennent d’Arizona communiquent difficilement avec celles de Sonora, séparées par la frontière de la langue, entre l’anglais et l’espagnol. Une seule parle la langue ancestrale des Tohonos.
“Nous communiquons d’une manière qui n’est pas verbale”, explique Doraly Velasco, une Tohono aux yeux bleus qui a dansé des heures durant.
La nuit tombe, le désert s’illumine de teintes rouges. Les membres de la tribu entament le chemin de retour, chacun d’un côté de la frontière.
Le mur “non seulement divise notre maison, mais aussi nous coupe le coeur en deux”, regrette Wilson.
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