Vaucluse: l’incendie d’origine indéterminée d’un centre de stockage de gaz a provoqué une série d’explosions spectaculaires sans faire de victime
L’incendie d’origine indéterminée d’un centre de stockage de bouteilles de gaz dans une zone isolée du Vaucluse a provoqué dans la nuit de vendredi à samedi une série d’explosions spectaculaires, sans faire de victime.
“Les bouteilles de gaz pleuvaient sur le jardin, on avait l’impression que des obus tombaient sur nous. Nos enfants sont traumatisés”, raconte à l’AFP Virginie Grangeon, 40 ans, qui vit avec son mari et ses deux enfants à 50 mètres du site à Jonquières, à une trentaine de km au nord d’Avignon.
“Quand on a entendu la première explosion on est sortis, on a vu que ça venait de l’entrepôt de gaz. Le temps qu’on réveille les enfants et qu’on se prépare à partir, on n’avait plus d’électricité et on était cernés par les flammes.”
Peu après 22H00 vendredi et pendant plus d’une heure, des explosions en série ont été entendues aux alentours.
“Les pompiers nous ont appelés pour nous dire de rester chez nous”, poursuit Mme Grangeon. “Après les explosions, on nous a demandé d’évacuer et on s’est retrouvés au gymnase avec les voisins. On a toujours dit que c’était dangereux cet entrepôt de gaz proche des maisons, maintenant on en a la preuve”.
“Il n’y avait plus de lumière, plus de réseau (téléphonique), on a vu le feu avec une grosse fumée noire et les bouteilles de gaz qui montaient en l’air et explosaient”, a raconté samedi matin Norbert, un riverain de 58 ans. “Ca a commencé à pétarader, tout qui vibrait, comme dans un film à la télé avec des bombardements”, a ajouté Yvon, 54 ans. “Des habitants étaient dans les rues avec des lampes de poche et des bougies” pour comprendre ce qu’il se passait.
- Détritus à 600 m -
Quarante tonnes de gaz ont explosé, à raison de 13 kg de gaz par bouteille, pour un total de plus de 3.000 bouteille explosées, selon la gendarmerie.
“On a eu beaucoup de chance, ça aurait pu être dramatique”, a estimé Bernard Gonzalez, préfet du Vaucluse, lors d’un point-presse. La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dréal) va vérifier “la situation administrative” de l’entrepôt, une installation classée pour l’environnement (ICPE) soumise à déclaration, a-t-il ajouté.
Le directeur logistique qui gère le site, Christian Le Naour, n’avait “aucune idée” de l’origine du sinistre. Les bonbonnes de gaz ne sont “pas un produit dangereux en soi”, a-t-il souligné lors du point-presse.
“Nous ne savons pas si l’incendie provient de l’usine ou d’un poids lourd”, ont indiqué les gendarmes, précisant qu’une maison aurait été traversée par une bonbonne et que les cloisons d’une autre auraient été soufflées. “Des reconnaissances aériennes vont avoir lieu pour mesurer l’ampleur du sinistre. Dimanche la police scientifique sera sur place pour des constatations affinées”.
Dans la nuit, “la situation a été stabilisée vers 03H00″, selon le sous-préfet de Carpentras Jean-François Moniotte. “Les pompiers et les gendarmes ne pouvaient pas entrer car il restait des brûlots, du gaz s’échappait des bombonnes éventrées sous forme de torchères. Il y avait de plus un stockage de copeaux de bois qui a pris feu”. Les 12 riverains accueillis dans un gymnase ont pu réintégrer leur domicile samedi.
Les spécialistes ont dû attendre le refroidissement du site et le lever du jour pour entamer leurs investigations. Le site et les alentours étaient jonchés de morceaux de bouteilles de gaz, dont certaines gonflées par la chaleur mais qui n’ont pas explosé.
Selon un chauffeur de l’entreprise, dont le camion a brûlé, “c’est un dépôt qui a en moyenne 50 tonnes de gaz, des bonbonnes de gaz” entreposées à l’extérieur pour les particuliers.
Samedi matin, le périmètre de sécurité était de 150 mètres autour du site. Selon un gendarme barrant l’accès, des détritus ont été relevés à 600 m de l’entrepôt. Au loin, entre les vignes, le toit de l’entreprise fumait encore, de nombreux véhicules de pompiers étaient visibles. Un dispositif de surveillance est maintenu sur le site.