Des peines allant de 10 à 18 ans de prison ont été requises vendredi à l’encontre de trois hommes, jugés depuis mardi devant la cour d’assises de Seine-et-Marne pour avoir grièvement blessé un CRS en 2011.
La peine de dix-huit ans de réclusion criminelle a été demandée à l’encontre de Mohamed Diakité, le principal accusé. Pour ses complices, Thomy N’Gangu et Younès Belhacen, dix ans d’emprisonnement ont été requis.
Les trois hommes, âgés de 23 à 25 ans, sont accusés de “violences en bande organisée avec usage d’une arme sur personne dépositaire de l’autorité publique”, le juge d’instruction n’ayant pas retenu la qualification de “tentative de meurtre”.
C’est le chef de “bande organisée” qui leur a valu de passer devant les assises et l’avocat général Karim Badène, dans son réquisitoire d’une heure, a défendu la thèse d’un “guet-apens mis en place de manière concertée et avec une grande détermination” par les accusés, décrits comme “trois maillons d’une même chaîne criminelle”.
Le 2 mars 2011, depuis le toit-terrasse d’un immeuble, ils avaient jeté des pavés et une bouteille de rhum sur la Compagnie républicaine de sécurité 39 de Jarville (Meurthe-et-Moselle), qui assurait une “mission de sécurisation” aux abords de la gare RER de Noisiel, en Seine-et-Marne, un jour de marché.
L’un des projectiles, lancé par M. Diakité, avait atteint en pleine tête Romain Lacour, qui souffre depuis d’une surdité et d’une paralysie partielles.
Après avoir rappelé les souffrances physiques et morales endurées par la victime, l’avocat général s’est interrogé: “Toutes ces souffrances, pourquoi? S’ils voulaient se révolter contre des contrôles d’identité trop fréquents, ils auraient pu lancer des œufs sur les fourgons”.
Au lieu de ça, ils se sont munis de “projectiles qui peuvent tuer”, a poursuivi M. Badène, brocardant une “révolte adolescente, puérile” et sans fondement puisque ce 2 mars, où la situation était “calme”, ils n’avaient pas été soumis à un quelconque contrôle.
Volontiers ironique, l’avocat général a enfoncé le clou en invoquant les écoutes “éloquentes” réalisées à leur insu pendant leur garde à vue, où ils se vantaient de leur acte, qui ont permis selon lui de “voir l’envers du décor, leur réel état d’esprit” et jeté un sérieux doute sur “la sincérité des excuses” proférées par les deux principaux accusés.
S’adressant en conclusion aux jurés, il leur a demandé “de les reconnaître tous les trois comme responsables” et insisté sur la valeur exemplaire que revêtira le verdict s’agissant de violences commises sur des personnes détenant une autorité.
Le verdict est attendu dans la soirée.