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Domingo: “Le Tournoi, c’est du passé”
21 August 2014
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La série d’invincibilité en cours de Clermont à Marcel-Michelin, riche de 74 succès de rang, sera menacée comme rarement ce samedi, à l’occasion de la visite des Tigres de Leicester dans le cadre des quarts de finale de la H Cup. Un danger que mesure parfaitement le pilier international Thomas Domingo, bien décidé à prouver que ses « démêlés » du Tournoi appartiennent au passé.
Thomas, quel bilan tirez-vous de ces deux derniers matches de Top 14 face à Toulon (victoire 22-16) et à Brive (défaite 26-24) ?
Malgré la victoire, on a été dans le dur contre Toulon avec beaucoup d’approximations, beaucoup de fautes et d’indiscipline, tout comme à Brive, où on fait également preuve d’erreurs d’inattention, malgré ce point de bonus, qui sera important à la fin de la saison. Mais on pouvait espérer mieux à condition d’avoir mieux travaillé avec plus d’attention et moins de fautes idiotes.
L’équipe avait-elle, comme l’a souligné Vern Cotter, déjà la tête à ce quart de finale de H Cup face aux Anglais de Leicester ?
Une chose est certaine, il va falloir se concentrer sur ce seul objectif sans quoi, si on continue sur la lancée de ces deux précédents matches, ça peut devenir compliqué quand on voit la qualité de l’équipe qu’on s’apprête à rencontrer, le pack d’avants qui est le leur, si puissant et si costaud, avec des joueurs arrières de très grande qualité là aussi. A nous de mettre le championnat de côté pour basculer vraiment en Coupe d’Europe.
Leicester, avec 12 titres majeurs (*), c’est quand même la référence du rugby de club en Angleterre…
Ça reste sans conteste le gros morceau du championnat anglais. Il suffit de voir leurs derniers résultats, notamment à l’extérieur – invaincus depuis janvier, les Tigers restent sur 6 victoires, dont 4 à l’extérieur aux London Irish, à Newcastle et à Northampton. C’est un gros client et leur présence en quarts de finale est totalement justifiée. A nous d’être vigilant. On s’est battu pour avoir ce quart à domicile et bénéficier de l’appui de notre public. Le Michelin doit rester une citadelle imprenable.
“Ça risque d’être compliqué pour nous”
Vern Cotter annonce la nécessité pour votre équipe de “déstructurer le jeu très structuré” de Leicester. Vous pouvez préciser ?
Ils s’appuient sur un jeu de base avec leurs avants à partir duquel ils se sécurisent et parviennent à dérouler leur jeu. C’est sûr qu’il va falloir réussir à les chahuter à ce niveau pour les empêcher de s’exprimer et les mettre sur le reculoir. On pourra dès lors établir notre propre stratégie. Mais s’ils se sentent bien sur leur paquet d’avants, ça risque d’être compliqué pour nous.
Justement, on vous a quitté personnellement en difficultés dans le Tournoi sur le secteur de la mêlée fermée. Appréhendez-vous ce retour de la Coupe d’Europe et un arbitrage différent du Top 14 ?
(il coupe) Non, j’ai mis ça de côté. Ça peut arriver ce genre de situations liées à l’arbitrage ou à des postures qu’on peut avoir sur une mêlée. Cela fait trois semaines que je travaille là-dessus de manière à faire évoluer mes aptitudes et ma position d’entrée en mêlée. Contre Brive ou Toulon, qui disposent de mêlées fortes, on a pu mettre ça en place. Ce qui s’est passé dans le Tournoi, et notamment le match contre l’Irlande (sous la menace d’un carton jaune, il avait cédé sa place à la pause, ndlr), c’est du passé. Il ne faut pas rester focalisé sur ce genre d’épisode, sans quoi on ne grandit pas et on se frustre plus qu’autre chose.
Le retour en club, et notamment les éventuels conseils de Vern Cotter en la matière, aura été, on l’imagine, bienvenu dans un tel contexte…
Oui, d’autant plus que dès ma rentrée du Tournoi, une parenthèse s’est refermée avec de nouveaux objectifs et le club m’a tout de suite fait confiance pour me mettre dans de bonnes dispositions mentales. C’est frustrant forcément parce qu’on nous demande de changer des aspects fondamentaux de notre jeu qu’on travaille depuis qu’on est jeune et avec lesquels on a grandi. On travaille à la vidéo de manière à mieux appréhender l’arbitre qui va nous diriger le week-end. On connaît leurs exigences, la manière dont ils travaillent, les points clés, qui nécessitent une plus grande vigilance. Mais c’est aussi ça le professionnalisme et le rugby moderne. Ce sont des situations qui évoluent chaque année et il faut s’avoir s’adapter pour avancer avec le rugby d’aujourd’hui. A moi de faire la part des choses et de corriger ce qui doit l’être pour répondre à ces nouveaux critères.
(*) 10 titres de Champion d’Angleterre (et 7 fois finaliste), ainsi que 2 Coupe d’Europe (et 3 fois finaliste), sans oublier 7 Coupes d’Angleterre pour le club anglais le plus titré.
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