Le mari de l’aide-soignante présente «un haut risque» d’être contaminé. Une infirmière et un ingénieur ont également été admis à l’hôpital. De son côté, la Commission européenne tient à rassurer quant à une éventuelle propagation du virus en Europe.
Trois nouvelles personnes ont été admises depuis lundi à Madrid, dans l’hôpital qui accueille les personnes touchées par le virus Ebola, mais seul l’époux de l’aide soignante contaminée a «un haut risque» d’être affecté, ont annoncé mardi les autorités sanitaires locales.
Francisco Arnalich, le chef du service de médecine interne de Carlos III-La Paz, a annoncé mardi que trois personnes étaient hospitalisées à l’hôpital Carlos III en lien avec Ebola, outre l’aide soignante de 40 ans, devenue la première patiente infectée par le virus hors d’Afrique. Il s’agit de son mari, à «haut risque», selon Francisco Arnalich, une infirmière et un ingénieur, qui n’ont pas testé «positif» mais ont quand même été hospitalisés par précaution.
Les autorités médicales ont par ailleurs répertorié 22 personnes issues du milieu sanitaire qui ont été en contact avec l’aide soignante touchée, et 30 personnes ayant participé à la prise en charge de l’avant-dernier patient victime d’Ebola en Espagne, arrivé le 22 septembre de Sierra Leone et décédé le 25.
Les responsables ont par ailleurs précisé que l’aide soignante, habitant la ville d’Alcorcon, en banlieu de la capitale et en vacances depuis cette date, n’avait pas quitté la région de Madrid depuis. «Son évolution est favorable», a dit le docteur Arnalich.
Bruxelles demande des «éclaircissements» à l’Espagne
Plus tôt dans la journée, la Commission européenne a demandé des «éclaircissements» à l’Espagne pour détecter la faille dans son système de santé qui a permis la contamination de l’aide-soignante. «Il y a évidemment eu un problème quelque part», a jugé le porte-parole de la Commission, Frédéric Vincent, alors que les Etats membres de l’UE sont censés avoir mis en place des procédures nationales précises et coordonnées avec Bruxelles pour prévenir l’entrée du virus sur le territoire européen.
L’aide-soignante avait traité deux missionnaires infectés par la fièvre hémorragique Ebola et décédés depuis, avant de contracter elle-même le virus, a annoncé lundi le gouvernement espagnol. Malgré ce cas, «il n’y a pas d’inquiétude» à la Commission, la propagation du virus Ebola «en Europe reste hautement improbable», a déclaré Frédéric Vincent.
L’exécutif bruxellois espère que l’Espagne pourra soumettre dès mercredi de premières réponses à l’examen du Comité de sécurité sanitaire. Ces derniers mois, cette instance européenne de coordination et d’échange d’informations «se réunit toutes les semaines sur Ebola, sa réunion de mercredi sera consacrée au cas espagnol», a précisé Frédéric Vincent. Le problème survenu, quand il sera identifié, «servira de leçon aux autres» pays, a-t-il souligné. D’autant que l’hôpital où la quadragénaire a été contaminée «est censé être un hôpital de référence» contre Ebola, et pouvoir accueillir si besoin est des ressortissants européens. «Mais cela peut prendre du temps, les autorités espagnoles cherchent elles-mêmes à comprendre, il faut retracer tout l’historique» du cas, a-t-il souligné.