“PENELOPEGATE” – “Rien n’arrêtera” le candidat Les Républicains à la présidentielle, pas même une mise en examen dans le cadre de l’enquête sur les emplois présumés fictifs de sa femme. Le 26 janvier sur TF1, il assurait pourtant qu’il abandonnerait la course à l’Élysée le cas échéant.
Le parquet a écarté jeudi 16 février “en l’état” un classement sans suite de l’enquête sur le “Penelopegate”. Après avoir reçu un premier rapport des enquêteurs de l’office anti-corruption (Oclciff), le procureur du parquet national financier (PNF), Eliane Houlette, a estimé que “les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d’envisager, en l’état, un classement sans suite de la procédure” sur les soupçons d’emplois fictifs de l’épouse de François Fillon.
Une annonce balayée d’un revers de main par le candidat Les Républicains à la présidentielle. “Il n’y a rien de nouveau, ni poursuite ni mise en examen”, a-t-il déclaré au Figaro, critiquant un “acte de communication qui nourrit le feuilleton médiatique”. “Je m’en remets donc désormais au seul jugement du suffrage universel”, a-t-il prévenu.
“Rien ne m’arrêtera”
Cela signifie-t-il que l’ex-Premier ministre renonce à son engagement, pris lors de son passage au JT de 20h de TF1 le 26 janvier dernier, à se retirer de la course à la présidentielle en cas de mise en examen ? “C’est trop tard maintenant. Mon retrait poserait un problème démocratique majeur. La locomotive est lancée, rien ne peut l’arrêter, j’irai jusqu’au bout”, a-t-il confié en petit comité selon l’AFP. “Même si je suis mis en examen, rien ne m’arrêtera”, aurait également dit le député de Paris en privé, selon RTL.
Pour son avocat, “ce n’est pas une contradiction avec ce qu’il avait dit sur TF1. Il est déterminé”, a expliqué Maître Antonin Lévy. Dans le cas d’une mise examen, François Fillon a déjà trouvé sa défense pour justifier son changement de position : “la position que j’avais prise, c’était à condition d’avoir face à moi des gens de bonne foi”.
Comme ses avocats, il martèle que le PNF n’est pas compétent dans cette affaire. Me Antonin Levy et Me Pierre Cornut-Gentille ont de nouveau dénoncé une enquête qui “se déroule en violation des règles de compétence du parquet national financier et, plus grave encore, du principe de la séparation des pouvoirs”.
Une mise en examen peu probable
Deux options restent ouvertes pour le parquet : citer directement les protagonistes devant un tribunal correctionnel ou ouvrir une information judiciaire en confiant la poursuite des investigations à des juges d’instruction, seuls habilités à placer un acteur du dossier sous le statut intermédiaire de témoin assisté ou à prononcer d’éventuelles mises en examen.
“Le parquet financier attend des éléments d’enquête complémentaires avant de se prononcer”, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête. “Une suspension des investigations en raison de la période électorale n’est pas envisagée à ce stade”, a-t-elle ajouté.
Une source proche du dossier estimait toutefois une mise en examen peu probable avant l’échéance électorale “compte tenu des délais extrêmement courts”. D’autant que la justice a pour pratique de s’abstenir de prononcer des mises en examen de candidats avant une élection.