En attendant ceux d’Apple, les résultats d’Amazon, de Google et de Microsoft ont été applaudis par Wall Street.Google flirte avec 500 milliards de dollars de capitalisation, Microsoft est à son plus haut depuis plus de quinze ans.
Près de 100 milliards de dollars. C’est l’augmentation de la capitalisation boursière de trois valeurs phares de la high-tech américaine, Google (plus précisément Alphabet, le holding), Amazon et Microsoft, en l’espace de seulement une journée. Pour donner un ordre de grandeur, c’est grosso modo l’équivalent de la capitalisation totale d’un LVMH ! Les trois titres se sont envolés, après leurs résultats trimestriels : Google a avancé de 5,61 %, à un plus haut, dépassant en séance le cap symbolique des 500 milliards de dollars de capitalisation, juste derrière Apple. Amazon a grimpé de 6,23 %, inscrivant un nouveau sommet. Microsoft a bondi, lui, de 10,1 %, à un pic de plus de 15 ans.
Des chiffres d’affaires et/ou des résultats supérieurs aux attentes
Ces sociétés ont, en effet, publié des résultats et/ou des chiffres d’affaires supérieurs aux attentes des analystes (lire ci-dessous). « Elles nous surprennent presque chaque trimestre, parvenant à trouver des relais de croissance, par exemple dans le cloud », commente Arnaud Morvillez, gérant chez SPGP. « Les valeurs high tech prouvent une nouvelle fois qu’elles sont relativement indépendantes des inquiétudes sur le cycle économique. Elles symbolisent l’expansion de nouveaux marchés. Elles sont arrivées à se créer des quasi-monopoles naturels qui leur permettent de contrôler le consommateur et d’imposer leurs prix », ajoute Fabrice Theveneau, responsable de la recherche actions de la Société Générale. Parmi les points communs de cette salve de résultats : « La volonté de faire un pas supplémentaire vers les actionnaires », remarque Benoît Flamant, directeur des gestions tech chez Fourpoint IM. En témoigne Alphabet, qui a annoncé le premier rachat d’actions de son histoire.
Apple est attendu cette semaine
Cette première vague de publications est donc de nature à rassurer les investisseurs, même s’il manque encore des ténors très attendus : Apple, poids lourd de la cote américaine, qui présentera ses comptes mardi, puis Facebook, début novembre. Mais, de l’avis des spécialistes, il n’y a pas trop d’inquiétudes à avoir. Le titre du réseau social a d’ailleurs franchi la barre des 100 dollars vendredi. Du jamais vu !
Le spectre d’une bulle recule
L’enthousiasme en Bourse de cette fin de semaine chasse les craintes qui reviennent régulièrement sur une nouvelle bulle dans le secteur de la high-tech. Même s’il a été un peu chahuté ces derniers mois, l’indice phare, le Nasdaq, est tout proche de son plus haut atteint en juillet, à plus de 5.200 points. « Depuis la bulle Internet, du début des années 2000, les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, la Tech peut être très très rentable », reprend Fabrice Theveneau. Les valorisations des mastodontes du secteur, elles-mêmes, restent raisonnables. Par exemple, Apple se traite 11,6 ses bénéfices attendus en 2016. « Il y a une réelle dichotomie entre d’une part, les acteurs historiques type Google, Amazon and co, et d’autre part, le non-coté ou les nouveaux venus en Bourse ces dernières années, qui doivent encore faire leurs preuves. C’est sur ces derniers qu’on peut avoir des inquiétudes », ajoute Benoît Flamant.
Les professionnels sont donc relativement confiants pour la suite. Le risque lié à la remontée des taux de la Réserve fédérale américaine est, selon eux, bien anticipé, et devrait moins toucher les valeurs de la Tech que les industrielles. La principale inquiétude serait plutôt à moyen terme : « Elle est liée à la pression de plus en plus
grande des autorités de la concurrence ou des autorités fiscales.
Les résultats des trois géants de la tech à la loupe
Google repart à l’offensive : Tous les voyants sont de nouveau au vert chez Google, qui a publié des résultats trimestriels au-dessus des attentes (18,7 milliards de dollars de chiffres d’affaires sur trois mois). Le géant a enfin pris à bras le corps la révolution mobile, adaptant son modèle au basculement de l’audience. Et les profits explosent, en hausse de 45 % sur un an. La situation a même incité Google à lancer un programme de rachat d’actions, comme l’avaient fait avant lui Apple et Microsoft. Google continue, en outre, de séduire de nouveaux utilisateurs. Sundar Pichai, le patron de Google, filiale de la nouvelle entité Alphabet, a indiqué que trois des produits phares de la société, le moteur de recherche, le service de cartographie et YouTube, dépassaient le milliard d’utilisateurs par mois. Tout en prévenant que les investissements allaient repartir à la hausse..
Microsoft profite de ses activités cloud : Microsoft commence à profiter des efforts faits par Satya Nadella pour adapter le groupe à la nouvelle ère de l’informatique. Le géant du logiciel a publié des résultats au-dessus des prévisions des analystes pour son premier trimestre 2015-2016 (clos fin septembre). Malgré une baisse du chiffre d’affaires de 12 %,à 20,4 milliards de dollars, le bénéfice net s’est accru de 2 % à 4,6 milliards, grâce à une importante réduction des coûts. Les marchés ont apprécié les performances de Microsoft dans le cloud. La division « cloud intelligent », qui regroupe serveurs et services dématérialisés, a progressé de 8 %, à 5,9 milliards de dollars. Rien qu’Azure, l’hébergement cloud, génère plus de 400 millions de dollars de recettes. En parallèle, le moteur de recherche Bing a cessé de perdre de l’argent.
Amazon revient dans le vert, ses ventes s’envolent : Amazon fait la joie de Wall Street. A la surprise générale, le distributeur en ligne est revenu dans le vert au troisième trimestre (clos fin septembre) avec un bénéfice de 79 millions de dollars, après une perte de 437 millions il y a un an. C’est sensiblement au-delà des attentes du marché. Mieux, le chiffre d’affaires a progressé de 23,2 %, à 25,36 milliards de dollars, aidé par les performances réalisées aux Etats-Unis, une zone qui pèse 60 % des ventes et qui a profité de la forte demande pour les produits électroniques. Amazon a annoncé qu’il allait continuer à promouvoir les appareils qui permettent de lire, de regarder des vidéos et d’acheter en ligne, et il poussera à Noël Fire, sa tablette 7 pouces. En parallèle, la division cloud, Amazon Web Services (AWS), numéro un mondial de l’industrie, a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 78 %, à 2,09 milliards de dollars. AWS fait la course en tête devant Microsoft, Google et IBM et compte un million de clients actifs.