Dans une tribune dans le journal Le Monde, la maire socialiste de Lille appelle à “combattre” le projet de loi du ministre de l’Economie Emmanuel Macron présenté en Conseil des ministres aujourd’hui.
Difficile d’être plus frondeuse que Martine Aubry envers son camp. “Aujourd’hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an”, écrit-elle dans Le Monde en référence à la volonté du gouvernement d’augmenter le nombre de dimanches travaillés. “Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville”, écrit-elle en conclusion de son texte.
Selon la mère des 35 heures, “ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité”. “Veut-on faire de la consommation – encore plus qu’aujourd’hui – l’alpha et l’oméga de notre société ? Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres. C’est un moment précieux qui doit être consacré à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport… Valorisons l’être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre”.
En terme de création d’emplois, “les zones de tourisme international font seules exception car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire”. Au contraire, selon elle, “des dizaines de milliers d’emplois seront détruits” chez les petits commerçants qui, “déjà en butte à la concurrence des zones commerciales et de l’e-commerce, seront nombreux à ne pas résister”.
“L’ensemble des syndicats sont aujourd’hui à l’unisson opposés à ce projet. Il faut les entendre”. Et Martine Aubry de préciser : “Les Français dans leur majorité veulent sans doute pouvoir commercer, y compris le dimanche, mais une majorité encore plus grande d’entre eux ne veulent pas être contraints de travailler le dimanche. La politique, c’est bien de dire, au regard de nos valeurs et du sens que nous leur donnons, dans quelle société l’on veut vivre et non de se laisser guider par les études d’opinions”.