Tout commence par les transports”, a répété Claude Bartolone, le candidat socialiste aux régionales en Ile-de-France, lors de la présentation jeudi d’un programme qui fait la part belle à ce domaine pour rendre la région “plus humaine”, jeudi à Paris.
En chemise et cravate, les manches retroussées, le candidat à la succession de Jean-Paul Huchon a détaillé une heure durant, dans son local de campagne, près de la gare Montparnasse, ses 12 chantiers pour 12 millions de Franciliens, en présence de ses principaux colistiers.
Il a confirmé l’accent mis sur les transports, comme sa rivale des Républicains, Valérie Pécresse, mais a affirmé être au service d’une ambition différente, assurant être “pro-francilien”, alors que “certains sont d’abord pro-business” et mettant “la droite et l’extrême droite d’un côté, la gauche de l’autre”.
Parmi ses propositions, la mise en place progressive d’un réseau fonctionnant 24 heures sur 24, à l’horizon des JO 2024 pour lesquels Paris est candidate. Dans cette optique, il compte renforcer le réseau de bus de nuit Noctilien et embaucher 1.000 chauffeurs de bus pour la grande couronne. Autre proposition, étendre l’automatisation du métro aux lignes 11 et 13.
Autre point sur lequel M. Bartolone a insisté, la sécurité, notamment celle des femmes, pour laquelle il ambitionne de créer un “corps unique des agents de sécurité”, renforcé notamment à partir de 21H00.
Parmi les alliés de M. Bartolone présents jeudi, le sénateur UDE (Union des démocrates et écologistes) Jean-Vincent Placé, qui, comme le maire de Sevran Stéphane Gatignon (5e en Seine-Saint-Denis), figure en bonne place dans la liste de son département (5e en Essonne).
Devant M. Placé, Claude Bartolone a réaffirmé son souhait de mettre en place une écotaxe régionale. Il a égrené d’autres propositions de nature à “réduire l’empreinte carbone” de la région, comme la création d’une “ceinture maraîchère” en grande couronne, pour permettre aux Franciliens de “consommer local”.
Autre chantier de son programme: le logement. L’un de ses engagements les plus ambitieux, l’extension à toute l’Ile-de-France de l’encadrement des loyers dépend, comme il l’a reconnu, de l’issue d’un “débat que nous aurons avec le gouvernement”.
L’élu a aussi lancé quelques piques à Mme Pécresse.
“Pendant que certaines sautaient comme des cabris pour annoncer que nous n’avions pas de projet, nous, on le travaillait”, a moqué M. Bartolone, à propos de celle qu’il n’appelle jamais par son nom, mais désigne comme “la candidate de monsieur Sarkozy”.
Il a fustigé ses mesures “gadget”, comme la “customisation des plaques d’immatriculation ou autres projets qui marchandisent les bouts de chandelle de la vie quotidienne”.
“Rien n’est budgété” et “aucune économie n’est prévue”, a répliqué le porte-parole de Mme Pécresse, Geoffroy Didier, qui affirme que “ce programme coûterait environ 1,5 milliard d’euros de plus par an” à la région (1,32 milliard sur la mandature, selon Bartolone), et requerrait une hausse d’impôts de l’ordre de 300 euros par personne et par an.
Face à un projet de la droite “excluant, ghettoïsant, ultra-business, précarisant”, M. Bartolone s’est posé en chantre de la lutte contre la morosité: “il y a trop de soupirs en Ile-de-France. Ce que je veux, c’est transformer les soupirs en sourires”.