Après les révélations des journalistes du Monde, puis le “poker menteur” entre François Fillon et Jean-Pierre Jouyet, les éditorialistes sont lundi partagés sur les bénéficiaires du “Fillongate” entre Sarkozy et Marine Le Pen.
“Cerné par les affaires, confronté à des sondages médiocres, contesté jusque dans son propre camp, Nicolas Sarkozy ne pouvait rêver d’une telle aubaine”, estime Eric Decouty de Libération.
Cécile Cornudet des Echos note que grâce à cette affaire Nicolas Sarkozy “peut aujourd’hui donner corps à son statut autoproclamé de + victime + . Au menu de ce déjeuner du 24 juin, il y avait, semble-t-il, un plat unique : comment faire pour le sortir du jeu politique”, précise-t-elle.
Jean-Michel Helvig (La République des Pyrénées) fait partie de ceux qui voient l’ancien président profiter de la situation: “Et qui se frotte les mains ? Nicolas Sarkozy bien sûr.”
A contrario, Paul-Henri du Limbert du Figaro se demande “pourquoi s’indigner que le vote FN progresse quand on fait tout pour qu’il en soit ainsi ?”
“On a vécu hier au rythme des affirmations, dénégations, protestations du Fillongate” constate Monique Raux dans L’Est Républicain. “Et pendant ce temps le FN jubile et compte les points”, affirme-t-elle.
” Et ce poker menteur affligeant émaillé de connivences droite-gauche, de soupçon de complot, de politique fric et frac, à qui profite-t-il ? Devinez un peu…” suggère également Jean-Pierre Lacan dans Le Midi Libre .
D’autres pensent que Sarkozy et Le Pen profitent tous deux du “crime”. Tel Dominique Garraud de La Charente Libre qui juge que “les proches de Nicolas Sarkozy n’ont guère tardé à mesurer tout le bénéfice que leur champion pourrait tirer de cette affaire, ” mais dépeint aussi une “Marine Le Pen déjà radieuse de voir les +magouilles et les manipulations+ liant les responsables de +l’UMPS+ jetées en pâture à l’opinion.”
Pour Philippe Waucampt (Le Républicain Lorrain), “le premier à qui profite l’embrouillamini est évidemment Nicolas Sarkozy.”, mais il trouve qu'”au-delà, la vraie bénéficiaire est Marine Le Pen. Pour elle c’est Noël tous les jours,” regrette-t-il.
Didier Rose (Les Dernières Nouvelles d’Alsace ) trouve lui que “l’ancien président ne sortira pas grandi de l’épisode.” Et ce d’autant plus que d’après lui “apparaît, en toile de fond de cette affaire, le potentiel ravageur d’une personnalité comme Nicolas Sarkozy, diviseur toujours plus marqué de la droite.”
“On ne sait, entre l’affaire Nabila et l’affaire Jouyet-Fillon, laquelle est la plus pathétique des deux. Coups de poignard réels d’un côté, coups de couteau virtuels de l’autre” écrit Patrice Carmouze (L’Eclair des Pyrénées). “De la jeune créature écervelée de la téléréalité, on n’attendait rien ; d’un secrétaire général de l’Elysée et d’un ancien Premier ministre, pas grand-chose peut-être, mais plus, en tout cas, que cette conjuration de bras cassés qui sent le calcul rance, la haine recuite et la hauteur de vue de rats de caniveau”.